10/11/2023 - #Stellantis
Nouvelle grève chez Marelli Automotive Lighting après l'échec des négociations
Par AFP
Une grève illimitée a été entamée jeudi matin, à l'usine de l'équipementier automobile Marelli Automotive Lighting (groupe italo-japonais Marelli) à Saint-Julien-du-Sault (Yonne), après l'échec des négociations sur la fermeture du site, a-t-on appris de sources syndicales.
De nouvelles discussions, débutées avec la direction suite à l'annonce en octobre d'un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) ont échoué mercredi soir, a indiqué à l'AFP Najim Kaddouri, délégué syndical CFDT de ce site de 126 employés.
Des négociations similaires sont également en cours dans l'autre usine de Marelli à Argentan (Orne), dont les 167 salariés sont sous le coup d'un projet de fermeture.
En conséquence, les salariés de Saint-Julien-du-Sault ont mis en oeuvre la grève illimitée dont ils avaient voté le principe "à l'unanimité" des présents, lundi dernier, a indiqué M. Kaddouri.
"C'est un PSE low cost. Les mesures d'accompagnement ne sont qu'a minima", a-t-il dénoncé.
Selon Jany Causin, délégué CFTC du site, la direction propose pour ce site huit mois de salaire, "même pour les salariés qui ont 30-35 ans d'ancienneté".
Cette région du nord-ouest de l'Yonne est de plus déjà largement sinistrée avec, notamment, la fermeture récente d'un autre sous-traitant automobile, l'allemand Benteler qui employait 400 personnes. "Retrouver du boulot, c'est compliqué", selon M. Causin.
Le syndicaliste dénonce une délocalisation de la production prévue "de longue date" : les feux arrière que produit l'unité de Saint-Julien seront dorénavant fabriqués sur les sites marocain et espagnol.
"Il y a deux ans, quand on avait fait une première grève, ils avaient nié tout projet de fermeture de Saint-Julien mais en fait...", commente M. Causin, dénonçant des "licenciements spéculatifs" de la part d'un groupe détenu par le fonds d'investissement américain KKR.
La délocalisation va de plus avoir un "impact carbone" non négligeable, les pièces fabriquées en Espagne et au Maroc devant revenir en France, notamment pour les voitures du groupe Stellantis, souligne le délégué.
"L'usine de Saint-Julien-du-Sault fait face depuis des années à une chute significative des commandes à court et moyen termes et des prévisions de production très faible" liées à une baisse des volumes de clients européens, précise la direction.
Le site n'a par ailleurs "remporté aucun appel d'offres des constructeurs automobiles" et "n'a travaillé qu'à 30% de sa capacité" ces "deux dernières années" avec une perte d'exploitation de "plus de 24 millions d'euros entre 2018 et 2022".
