08/12/2021 - #Renault , #Renault Group
"Noël à l'usine" : les salariés occupent la SAM
Par AFP
(AFP) - Les 340 métallos de la SAM, sous-traitant aveyronnais de Renault en cessation d'activité faute de repreneur, ont entamé mardi une occupation de leur usine, prévoyant de passer les fêtes sur le site "pour protéger les machines".
La liquidation de l'entreprise en faillite a été prononcée le 26 novembre.
Quelque jour plus tôt, Renault avait annoncé sa décision de ne pas soutenir le projet de reprise par l'un des ex-cadres estimant qu'il "ne présent(ait) pas les conditions de pérennité et de sécurité nécessaires".
En revanche, le constructeur avait annoncé qu'il poursuivrait "le dialogue avec les salariés de SAM afin de leur proposer des solutions alternatives d'emploi au sein du Renault Group".
"Nous passerons les réveillons de Noël et du nouvel an sur place pour protéger les machines afin qu'elles ne soient pas vendues", a indiqué à l'AFP David Gistau, l'un des représentants CGT de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) installée à Viviez, sur les hauteurs de l'ancien bassin minier de Decazeville,
"De Renault, on n'a rien, ce n'était que des mots", a ajouté David Gistau, soulignant que les salariés avaient symboliquement brûlé mardi après-midi les propositions de reclassement des mandataires judiciaires qu'ils viennent de recevoir et qu'ils jugent "indécentes".
"Un CDD de deux mois à Toulouse pour quelqu'un qui habite à Decazeville, un poste d'ingénieur de production proposé à une secrétaire ou des propositions d'emplois dans des fonderies à l'autre bout de la France... nous ce que l'on veut c'est vivre et travailler au pays", affirme le syndicaliste, qui s'attend à ce que les premières lettres de licenciement arrivent "la semaine prochaine".
Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la SAM a été placée en redressement judiciaire le 10 décembre 2019, puis, le 16 septembre dernier, en liquidation judiciaire avec prolongation d'activité.
Jeudi un nouveau rassemblement de soutien est organisé devant l'usine. La semaine dernière plusieurs milliers de personnes, parmi lesquelles le leader de la CGT Philippe Martinez, s'étaient rassemblées à Viviez pour dénoncer "la casse" de ce site industriel.