09/02/2024 - #Renault , #Nissan
Nissan livre des résultats trimestriels décevants mais rassure quant à ses projets avec Renault
Par AFP
(AFP) - Nissan a publié jeudi des résultats trimestriels inférieurs aux attentes mais a maintenu ses objectifs et assuré que son "très bon partenariat" avec Renault n'était pas remis en cause par l'abandon de l'introduction en Bourse d'Ampere, la filiale électrique du constructeur français.
"Nous avons un très bon partenariat avec Renault et les choses avancent bien en ce moment, tous nos projets de collaboration sont en bonne voie", a déclaré Stephen Ma, directeur financier du groupe japonais, lors d'une conférence de presse diffusée en ligne.
Il a notamment mentionné à ce titre le nouveau véhicule électrique compact "made in France" appelé à prendre le relais de la Nissan Micra, et qui est développé par Ampere.
Fin janvier, Renault a annulé le projet d'introduction en Bourse d'Ampere en invoquant la détérioration des conditions de marché. Nissan comptait investir 600 millions d'euros dans cette nouvelle société à cette occasion.
Une prise de participation de Nissan dans Ampere reste sur la table, a ajouté jeudi M. Ma, sans préciser à quelle hauteur.
"L'opportunité d'investir dans Ampere est vraiment complémentaire (des projets opérationnels communs avec Renault, NDLR) et cela renforce la stratégie de Nissan sur le marché européen où l'électrification se développe", a-t-il rappelé.
"Donc nous allons continuer à discuter avec Renault sur l'avenir et nous nous réjouissons de collaborer davantage avec eux", a-t-il encore commenté.
Chute du bénéfice net
Sur son troisième trimestre 2023/24, Nissan a dégagé un maigre bénéfice net de 29,1 milliards de yens (181 millions d'euros), une dégringolade de 42,5% sur un an et une performance très inférieure aux attentes.
Un porte-parole de Nissan a précisé à l'AFP que cette baisse était liée à un déclin de bénéfices d'entreprises associées et prises en compte dans ses résultats consolidés, sans détailler davantage.
Son bénéfice opérationnel trimestriel a lui grimpé de 6,4% sur un an à 141,6 milliards de yens, et son chiffre d'affaires de 9,5% à 3.108,1 milliards de yens (19,4 milliards d'euros).
Mais son résultat opérationnel s'est lui aussi révélé en-deçà des attentes, ayant fondu en Amérique du Nord et étant même devenu négatif en Europe. Il a en revanche fortement progressé au Japon, et marginalement ailleurs en Asie.
Malgré ces résultats très mitigés, Nissan a maintenu ses objectifs financiers pour l'ensemble de son exercice 2023/24 s'achevant le 31 mars.
Il table toujours sur un bénéfice net annuel de 390 milliards de yens (+75,8% sur un an), un bénéfice opérationnel de 620 milliards de yens (+64,4%) et un chiffre d'affaires de 13.000 milliards de yens (+22,7%).
Car le groupe compte sur des effets de change légèrement plus favorables que précédemment pour ses bénéfices et ventes, liés à la faiblesse persistante du yen par rapport au dollar et à l'euro.
Contribution négative pour Renault au 4e trimestre
D'un autre côté, Nissan a abaissé jeudi son objectif annuel de ventes en volume à 3,55 millions de véhicules, soit 150.000 unités de moins que sa précédente prévision. Cela reviendrait toujours à une hausse par rapport à l'exercice précédent (+7,4%).
Nissan se montre un peu moins confiant que précédemment sur ses ventes en volume dans toutes ses zones géographiques.
Dans un communiqué séparé jeudi, Renault a annoncé que les derniers résultats trimestriels de Nissan auront une "contribution négative estimée à 440 millions d'euros" sur son propre résultat net au quatrième trimestre 2023.
Sur l'ensemble de l'exercice 2023 du groupe tricolore, la contribution de Nissan à son résultat net restera toutefois positive en s'élevant à 797 millions d'euros, a encore précisé Renault.
En décembre, Nissan a racheté auprès de Renault 211 millions de ses propres actions pour une valeur estimée à 765 millions d'euros, dans le cadre du rééquilibrage de leur alliance finalisé l'an dernier. Nissan a ensuite annulé les actions rachetées.
La participation du groupe français au capital de Nissan a par conséquent légèrement diminué. Elle était de 40,42% au 31 décembre dernier, dont 15,8% d'actions détenues en direct et 24,6% placées dans une fiducie française dont Renault est bénéficiaire.