Livraisons pendant les JO à Paris : les transporteurs s'organisent

"Le secteur ne va pas s'arrêter pendant trois semaines et à la rentrée scolaire", soit pendant la durée des compétitions, a souligné Xavier-Yves Valère, chef de la mission logistique à la direction des infrastructures de transport (DGITM), qui dépend du ministère des Transports.

Le secteur fait un "travail d'anticipation", "il faut rentrer dans le détail jour par jour et site par site", a souligné M. Valère.

Les transporteurs s'inquiétaient des restrictions d'accès aux abords des zones olympiques, qui risquent de compliquer et ralentir les livraisons aux entreprises, comme les supermarchés par exemple, notamment au coeur de la capitale.

Début février, le gouvernement a également invité les particuliers à éviter "dans la mesure du possible" les livraisons de colis pendant l'été.

Mais le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a indiqué mardi à l'AFP avoir élargi les possibilités d'obtenir des laisser-passer dans les zones d'interdiction lors des Jeux.

Une application qui centralise les interdictions de circulation sera bientôt présentée aux transporteurs.

Après une vérification de leurs autorisations en amont des JO, au printemps, ils devront déclarer leur arrivée dans des zones de livraisons établies aux abords des zones olympiques. Sous peine de verbalisation, a prévenu M. Valère.

"L'important est que, vu de l'extérieur, il ne se passe rien", a insisté Olivier Storch, PDG adjoint de Ceva Logistics (groupe CMA CGM), le logisticien officiel des JO.

"Ce ne sera pas forcément aussi fluide, mais quand est-ce fluide à Paris ?", a-t-il plaisanté. La filiale de livraison de Ceva, Colis Privé, "continuera à livrer", a-t-il assuré.

Le logisticien prévoit de faire, avec ses sous-traitants, entre 12 et 14.000 rotations pour alimenter le Village et les 31 sites olympiques. 50 à 65% de ces rotations pourraient être "bas carbone" (transport électrique, fluvial), selon des discussions en cours avec le Comité d'organisation des JO.

Le spécialiste du transport alimentaire Pomona (3.000 chauffeurs) prévoit aussi de "continuer l'activité pour les clients traditionnels" dans la restauration, avec un focus sur Sodexo, chargé d'assurer la restauration sur les sites olympiques.

"On audite nos zones de livraison, et on va adapter nos plans de transport aux zones rouges, aux zones bleues", limitant la circulation autour des sites olympiques, a souligné Pierre Lefèvre, responsable des achats indirects chez Pomona.