11/04/2025 - #Hyundai
Les plans de soutien se multiplient dans le monde face à la guerre commerciale
Par AFP
(AFP) - Plusieurs Etats volent au secours de leurs entreprises au travers de plans de soutien ou de leur monnaie pour limiter la chute sur les marchés.
En Espagne, 14 milliards sur la table
Touché comme le reste des pays de l'Union européenne par une hausse des
droits de douane de 20%, Madrid a dégainé dès le lendemain des annonces Trump
un plan de soutien de 14,1 milliard d'euros aux secteurs susceptibles d'être
touchés.
Cinq milliards d'euros de cette somme seront issus du plan de relance
européen post-Covid qui permettra aux entreprises de réorienter leur
production vers de nouveaux secteurs. Malgré un déficit commercial avec les
Etats-Unis, certains secteurs espagnols sont fortement exposés à ce pays,
comme l'huile d'olive.
Le plan espagnol comprendra un mécanisme public permettant aux entreprises
les plus touchées "de maintenir leurs équipes de salariés" jusqu'à ce qu'elles
reprennent leur activité normale, sur le modèle de ce qui a été fait durant la
pandémie, a détaillé le Premier ministre Pedro Sanchez.
La Corée du Sud au secours de l'auto
Séoul a annoncé mercredi une aide d'urgence totale de 1,8 milliard d'euros
pour soutenir ses constructeurs automobiles, après l'imposition par Donald
Trump d'un droit de douane supplémentaire de 25% sur ce secteur.
D'après le plan d'aide du gouvernement, la Corée va ainsi accroître de
2.000 milliards de wons (1,2 milliard d'euros) un programme de financement de
l'industrie automobile. Les entreprises affectées par l'offensive commerciale
américaine seront par ailleurs éligibles à des reports d'impôts jusqu'à neuf
mois. Et le principal constructeur sud-coréen, Hyundai Motor, va mettre en
place un plan de soutien de 1.000 milliards de wons (610 millions d'euros)
pour les entreprises sud-coréennes du secteur en partenariat avec de grandes
institutions financières.
Les exportations sud-coréennes liées à l'automobile vers les Etats-Unis se
sont chiffrées à hauteur de 42,9 milliards de dollars l'an dernier, selon des
responsables.
Le Japon promet des "guichets"
Touchée par 24% de droits de douane américains, Tokyo va créer un millier
de "guichets de consultation" pour aider les entreprises, a indiqué début
avril dernier le Premier ministre Shigeru Ishiba.
Les sanctions douanières américaines sur le secteur automobile et les
pièces détachées affecteront particulièrement le Japon : ce pays représentait
l'an dernier 16% des importations automobiles des Etats-Unis, et le secteur
automobile près du tiers des exportations nippones vers les Etats-Unis.
L'automobile concentre par ailleurs entre 8 et 10% des emplois dans le pays.
Outre l'ouverture de "1.000 guichets de consultation", "nous ferons tout
notre possible" pour aider les petites et moyennes entreprises à obtenir des
fonds, a aussi indiqué Shigeru Ishiba.
Le Nigeria soutient sa monnaie
La Banque centrale du Nigeria (CBN) a annoncé lundi avoir injecté près de
200 millions de dollars sur le marché pour protéger la valeur de sa monnaie,
le naira.
Selon la banque centrale du premier producteur de pétrole d'Afrique, le
plongeon des prix du pétrole brut résulté a créé une "nouvelle dynamique pour
les pays exportateurs de pétrole".
Les cours de l'or noir s'enfonçaient de nouveau mercredi, sous la barre des
60 dollars pour la première fois depuis quatre ans pour le baril de Brent.
Plus de 90% des exportations du Nigeria vers les États-Unis, évaluées entre
5 et 6 milliards de dollars par an, sont constituées de pétrole brut, de
combustibles minéraux et de produits gaziers. Le pays a été touché par un
droit de douane de 14% par les Etats-Unis.
Aux Etats-Unis, une aide aux exportateurs ?
Parallèlement à la guerre commerciale qu'elle a elle-même lancée,
l'administration Trump réfléchit à la création d'un crédit d'impôt pour les
entreprises exportatrices, selon des informations de l'agence Bloomberg.
Devant les risques de représailles des partenaires des Etats-Unis, ce
crédit d'impôt permettrait de soulager les entreprises et pourrait voir le
jour à la fin de l'année, affirme l'agence citant des personnes proches des
discussions.
La décision pourrait nécessiter l'accord du Congrès et s'appliquer
également aux entreprises qui exportent des services. Celles-ci pourraient
être visées par les rétorsions européennes, l'UE affichant un lourd déficit
avec les Etats-Unis sur ce plan.