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14/12/2023

La prime au covoiturage reconduite en 2024 mais réservée aux trajets courts

Par AFP

La prime au covoiturage de 100 euros sera reconduite en 2024 mais se concentrera sur les trajets courts, pour faire décoller le covoiturage du quotidien, a annoncé le gouvernement mercredi.

La prime 2024 va cibler davantage les trajets vers le travail, l'école ou les loisirs, soit les trajets de moins de 80 kilomètres, a indiqué le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

"L'habitude sur la longue distance est là, le plan a atteint son objectif", a estimé le cabinet du ministre des Transports, Clément Beaune.

Le gouvernement doit faire le bilan jeudi de cette mesure lancée début 2023, qui doit pousser les Français à changer leurs habitudes automobiles, pour économiser de l'argent, de l'essence, du temps dans les bouchons, et pour polluer moins.

Dans le cadre d'un plan de 150 millions d'euros, environ 50 millions ont été distribués aux covoitureurs français, dont plus de la moitié sur des trajets longues distances.

Une somme de 25 euros est versée au conducteur après le premier trajet de covoiturage enregistré sur une des plateformes en ligne. Un second versement de 75 euros est prévu après le dixième trajet.

Trajets quotidiens

Sur la longue distance, le covoiturage représente déjà jusqu'à 3% des trajets.

Dominée sans conteste par Blablacar, c'est une alternative économique aux trajets individuels en voiture, mais aussi au train ou au bus quand ils sont inaccessibles, trop chers ou complets.

Mais la pratique dans les trajets du quotidien, plus compliquée à mettre en oeuvre, reste une goutte d'eau dans les transports (0,01% selon la plateforme Blablacar).

"Nous voulons bouger plus en polluant moins", a souligné Clément Beaune dans une déclaration transmise aux médias. Il s'agit de "répondre à l'impératif de la transition écologique tout en préservant la cohésion sociale".

Au quotidien, "il y a des freins d'ordre psychologique, si on ne l'a jamais fait ou si on a peur de le faire", a expliqué son cabinet.

Pour développer le covoiturage, il faut donc des infrastructures, comme des aires où laisser sa voiture avant de monter avec un autre conducteur. Et des incitations financières pour pousser une autre voiture à s'arrêter.

"Changer ses habitudes en planifiant ses trajets et en voyageant à plusieurs dans la durée est un immense défi", a estimé la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. "Nous donnons un coup de pouce à l'ensemble des conducteurs qui hésitent encore à se lancer dans le covoiturage quotidien. En 2023, plus de 200.000 nouveaux conducteurs l'ont fait. Nous devons continuer sur cette lancée".

L'objectif, très ambitieux, du "plan covoiturage", est d'atteindre trois millions de trajets quotidiens à horizon 2027, contre 900.000 actuellement.

Ce saut collectif permettrait à la France d'éviter 1% de ses émissions de gaz à effet de serre, selon les calculs du gouvernement.

Les plateformes enregistrent désormais 40.000 trajets par jour en moyenne (déclarés, car de nombreux trajets sont aussi informels), pour 100 millions de déplacements effectués en voiture quotidiennement en France.

Voies réserveés

Le développement du covoiturage passe aussi par les entreprises, qui peuvent inciter leurs salariés à se regrouper pour venir au travail.

Christophe Béchu, Agnès Pannier-Runacher et Clément Beaune doivent se rendre jeudi au siège de La Poste, une des entreprises qui a le plus développé cette pratique parmi ses salariés.

Les collectivités, comme des villes ou des métropoles, sont également poussées à multiplier les lignes ou les aires de covoiturage ainsi que des dispositifs incitatifs, comme des primes supplémentaires.

"Le potentiel de ce levier est encore loin d'être entièrement exploité", a souligné M. Béchu. "Cette solution a toute sa pertinence pour répondre aux enjeux de mobilité en particulier pour les territoires périurbains ou encore dans les territoires ruraux où la densité ne permet pas toujours de déployer des transports collectifs".

Les voies réservées au covoiturage se sont également multipliées aux abords des métropoles comme Paris, Lille ou Marseille, avec environ 115 kilomètres de voies fin 2023. Pour que les automobilistes les respectent, des équipements de constatation des infractions, semblables à des radars, y seront installés en 2024.

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Réactions

Comment pour le versement de la prime, savoir que cela concernait seulement des trajets courts de moins de 80 km ?
Déclaration sur l'honneur, avec justificatifs ?
Intérêt d'un tel dispositif car le seul facteur distance pris en compte peut n'être rien comparé au temps passé dans le véhicule donc à la pollution générée car cela dépend de la densité du traffic...
On nous bassine avec les encarts des publicités "pour les trajets courts, préférez les transports en commun", donc on préconise exactement l'inverse...
Enfin, plus le trajet est long, plus l'intérêt de la voiture peut se justifier au regard du facteur indisponibilité des transports en commun inexistants, prenez un rayon de 80km autour d'une grande agglomération française et vous verrez, c'est statistiquement évident de par l'effet distance et l'effet de ruralité...

Il faut relancer et sécuriser l'auto-stop en ville.
L'automobiliste qui souhaite prendre en stop le "piéton" fait enregistrer sa voiture à la mairie qui lui donne un macaron -voiture avec un pouce levé- tandis que le piéton fait enregistrer sa carte d'identité à la mairie qui lui donne un macaron -pouce levé- à montrer à l'automobiliste.
Comme un taxi qui peut être hélé dans la rue, le piéton pourra héler une voiture avec son macaron posé sur le parebrise en lieu et place de la vignette assurance qui n'est plus obligatoire.
Même sur des "trajets" de 200 m ce serait jouable.

Faut tout leur dire (copyright Lucos)

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