01/12/2022 - #Renault
La fonderie orléanaise Sifa Technologies placée en liquidation judiciaire
Par AFP
(AFP) - La fonderie Sifa Technologies a été placée mercredi en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce d'Orléans, qui a toutefois autorisé ce sous-traitant automobile à poursuivre son activité pour une durée de trois mois.
"Nous avons subi successivement le Dieselgate, la crise du Covid, celle des semi-conducteurs et les conséquences de la guerre en Ukraine. L'addition est trop lourde, on ne peut plus payer", a déclaré le PDG, Patrick Bellity, présent au tribunal.
Cette fonderie d'aluminium, propriété du groupe Alty, emploie 78 salariés.
Son activité était dédiée à 100% au secteur de l'automobile, quasiment exclusivement pour le constructeur Renault, et consacrée à 80% à la fabrication de pièces pour les véhicules Diesel.
A ces aléas conjoncturels s'ajoute le virage du secteur automobile vers l'électrique, qui a fortement pesé sur l'activité de l'entreprise orléanaise.
Son chiffre d'affaires a fondu à 5,4 millions d'euros l'an dernier, contre 13 millions en 2019.
Au moment de la crise sanitaire, la Sifa a bénéficié d'un prêt garanti de l'Etat d'un montant de 2,1 millions d'euros qu'elle est dans l'incapacité de rembourser, ainsi que d'une aide du programme France Relance pour un projet d'innovation qui ne s'est pas concrétisé.
Dans les trois mois à venir, la direction a promis de rechercher des pistes pour relancer l'entreprise dans un périmètre réduit, sur de nouvelles activités et avec de nouveaux partenaires financiers.
Les salariés, eux, n'y croient pas. "Il aurait fallu envisager cette diversification beaucoup plus tôt. Ces trois mois, ce n'est qu'un sursis, il n'y a pas d'issue possible", tranche un représentant du personnel.
En mai 2021, Patrick Bellity et Alty s'étaient portés candidats à la reprise de la fonderie Sam à Decazeville (Aveyron). Mais leur dossier n'avait pas été retenu et la fonderie aveyronnaise a finalement été liquidée quelques mois plus tard.
Cette année, les Fonderies du Poitou, appartenant au groupe Alvance de l'Indo-Britannique Sanjeev Gupta, ont à leur tour disparu. Leur fermeture définitive a été prononcée par le tribunal de commerce de Paris en juillet dernier.