01/03/2024 - #Tesla , #Byd , #Stellantis
L'Italie veut attirer des groupes automobiles chinois mais pose ses conditions
Par AFP
L'Italie compte étudier "attentivement" une éventuelle entrée de groupes chinois dans son industrie automobile en tenant compte du risque d'une "concurrence déloyale", a déclaré jeudi le vice-Premier ministre Antonio Tajani.
"Les collaborations doivent être attentivement évaluées, puis nous devons faire attention à la concurrence déloyale", a-t-il expliqué en marge d'une conférence à Rome.
"Nous devons faire attention à ce qu'il y ait toujours une réciprocité dans les relations", a-t-il fait valoir, ajoutant que la décision concernant une éventuelle arrivée d'un groupe chinois en Italie reviendrait au Conseil des ministres.
A la recherche d'un second constructeur automobile en Italie, où seul Stellantis compte des sites de production à grande échelle, le ministre des Entreprises Adolfo Urso a annoncé mercredi avoir entamé des pourparlers avec trois groupes automobiles chinois, sans donner de noms.
Le géant chinois BYD avait indiqué lundi avoir été approché par le gouvernement de Giorgia Meloni.
La nécessité d'une autre usine en Europe après celle prévue en Hongrie "dépend de nos ventes; pour l'instant, nous progressons très bien", a expliqué Michael Shu, patron de BYD Europe
"Il n'y a qu'en Italie que l'on trouve cette anomalie d'avoir un seul constructeur automobile", a souligné M. Urso. "Ce n'est qu'avec" l'entrée sur le territoire d'un "autre constructeur automobile que nous pourrons atteindre l'objectif d'un million de voitures produites" par an, a estimé le ministre.
"Depuis des mois", a-t-il poursuivi, "l'Italie est aussi en contact avec des constructeurs occidentaux comme Tesla "dont les projets d'extension de son usine allemande implantée à Grünheide près de Berlin se sont heurtés à l'hostilité des habitants"Pour défendre la filière italienne, nous avons besoin d'une production d'au moins un million de voitures et d'environ 300.000 véhicules utilitaires légers" par an, a détaillé M. Urso.
"C'est précisément pour cette raison qu'il est essentiel de parvenir à un accord avec Stellantis, afin que le groupe puisse renoncer à ses projets de transfert à l'étranger", a-t-il relevé.
Les contacts avec les constructeurs chinois surviennent alors que l'Italie s'est retirée en décembre de l'accord controversé avec Pékin sur les Nouvelles Routes de la soie, un projet pharaonique d'infrastructures maritimes et terrestres.
L'arrivée d'un constructeur chinois ne serait pas du goût de Stellantis, qui a augmenté sa production en Italie l'an dernier de 9,6% à près de 752.000 véhicules.
"Si nous invitons davantage de constructeurs automobiles chinois à produire en Europe, pensez-vous que cela va aider ?" a lancé son patron Carlos Tavares à
la mi-février.
L'Union européenne est préoccupée par la concurrence potentiellement déloyale des véhicules électriques chinois, moins chers, et a officiellement lancé en octobre une enquête sur les subventions accordées par Pékin aux constructeurs chinois.