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18/04/2025 - #Hyundai , #Honda , #Nissan , #Ford

L'automobile déboussolée face aux fluctuants droits de douane de Trump

Par AFP

(AFP) - Qui va payer, et quand ? Faut-il muscler la production aux Etats-Unis malgré l'incertitude ? Les revirements de Donald Trump en matière de droits de douane déboussolent les constructeurs automobiles, qui doivent prendre des décisions lourdes de conséquences.

   Si Donald Trump a renoncé à imposer certains droits de douane, les importateurs américains doivent s'acquitter depuis le 3 avril de taxes de 25% sur les automobiles.
   Pour l'instant, les stocks permettent aux vendeurs d'écouler leurs véhicules sans augmenter les prix. Mais ce répit ne durera que quelques semaines, selon des fabricants et experts du secteur rencontrés mardi à un forum avant le Salon international de l'automobile de New York.
   Car si les droits de douane sont maintenus, les constructeurs devront prendre une décision douloureuse: quel surcoût répercuter à leurs clients et
quel surcoût absorber dans leurs comptes.
   Aucun acteur de la chaîne ne peut à lui seul "absorber" cet impact, a mis en garde Kjell Gruner, président de Volkswagen Group of America.
   "On ne peut pas juste dire : Bon, les clients vont digérer ça.
L'augmentation du prix serait trop importante
", a-t-il déclaré. "Et on ne peut pas non plus dire que c'est aux concessionnaires de le faire".
  
Pessimisme ambiant
   Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a fait pleuvoir les barrières douanières sur les partenaires commerciaux des
Etats-Unis, dans le but affiché de rééquilibrer la balance commerciale du pays et de rapatrier la production aux Etats-Unis.
   La semaine dernière, il a suspendu pour 90 jours un grand nombre de droits de douane, mais pas ceux de 25% sur l'automobile, ni ceux sur l'acier et l'aluminium, essentiels à l'industrie auto.
   Lundi, M. Trump a laissé entrevoir la possibilité d'un nouveau revirement en déclarant qu'il "cherchait quelque chose pour aider certains constructeurs de voitures".
   Si Donald Trump espère contraindre les entreprises à développer leurs moyens de production aux Etats-Unis, des experts soulignent que ces investissements sont des engagements lourds, de long terme, nécessitant un climat d'affaires stable. Alors qu'il est actuellement très incertain, en raison des changements incessants annoncés par le président américain.
   Patrick Manzi, économiste en chef de la National Automobile Dealers Association, qui représente de nombreux concessionnaires, a ouvert le forum en présentant des perspectives économiques sombres.
   "Je m'attends à ce que les consommateurs hésitent à acheter des biens onéreux", a déclaré M. Manzi, qui estime à 60% la probabilité d'une récession aux États-Unis.

Impact à venir
   Malgré tout, plusieurs constructeurs ont annoncé vouloir investir aux États-Unis.
   Volvo a souligné l'augmentation de la production dans une usine de Caroline du Sud. Randy Parker, patron de Hyundai North America, a rappelé que le conglomérat sud-coréen avait annoncé la construction d'une nouvelle aciérie en Louisiane pour un montant de 21 milliards de dollars.
   Et depuis Tokyo, Honda a annoncé mercredi relocaliser aux Etats-Unis la production de son modèle Civic hybride.
   M. Parker - qui a plaisanté en se demandant si la politique tarifaire américaine n'avait pas changé depuis qu'il avait consulté son téléphone pour
la dernière fois - a présenté la stratégie de Hyundai comme "très simple".
   "Notre plan est de vendre des voitures, point final", a-t-il déclaré. "De vendre comme des fous".
   Hyundai a promis de bloquer ses prix à court terme, rejoignant ainsi d'autres marques comme Nissan et Ford, qui ont annoncé des mesures similaires.
   Signe toutefois que les consommateurs redoutent une explosion des prix à venir, les ventes d'automobiles aux États-Unis ont augmenté en mars. Et cette tendance se poursuit en avril, selon Thomas King, analyste chez JD Power.
   Pour cet analyste, le marché automobile américain ne ressentira vraiment les effets des droits de douane qu'au quatrième trimestre : il s'attend à ce
que les prix des voitures augmentent alors d'environ 5%, ce qui entraînerait une baisse d'environ 8% des ventes.
   Et "si nous devions connaître une récession, l'écart serait évidemment plus important", prévient l'analyste.

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Réactions

Il faut faire la démonstration par l'absurde... et sans plier un seul genou.
Répercuter les droits de douane augmentés sur le prix de vente surtout sans rogner les marges. Voire même en augmentant encore le prix de vente pour compenser la perte des volumes.
Tout va donc se gripper et forcera DT à revenir en arrière.
Ce n'est qu'un bras de force. Plier serait donner raison.
Réindustrialiser aux USA, why not ? mais construire une usine et la rendre opérationnelle... il faudra 2 voire 3 ans... et il ne sera plus là. Donc forcément les investisseurs se posent la question à juste titre de la pérennité de la chose...

Bientôt les midterms l’année prochaine je crois,en attendant ça patine sec,en tout cas merci DT pour nous mettre au pied du mur,Barack avait commencé à nous apprendre à nous passer d’eux

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