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18/04/2025

ABB prévoit une scission de sa division robotique en 2026

Par AFP

(AFP) - Le conglomérat industriel helvético-suédois ABB compte procéder à une scission de sa division robotique en la cotant séparément en Bourse en 2026 afin de se concentrer sur ses autres activités dans un environnement économique plus incertain.

   Le groupe - qui fabrique des équipements électriques, des systèmes de traction ferroviaire ou des bornes de recharge pour véhicules électriques - a annoncé ce projet de scission jeudi en marge de ses résultats du premier trimestre, expliquant dans un communiqué que les synergies avec ses autres activités étaient "limitées". 
   "Cette activité est en forme et assez solide pour se tenir sur ces deux pieds", a déclaré Morten Wierod, le directeur général d'ABB, lors d'une conférence téléphonique, soulignant qu'une fois séparée, elle pourra prendre ses propre décisions d'investissements, sans être "en concurrence pour des capitaux" avec les autres activités du groupe.
   Cette division fabrique des robots industriels, notamment pour le secteur automobile, et emploie 7.000 personnes. Elle s'appuie sur trois grands centres de production, en Suède, en Chine et aux États-Unis. En 2024, ses ventes se montaient à 2,3 milliards de dollars (2 milliards d'euros), soit environ 7% du chiffre d'affaires d'ABB. 
   Le groupe n'a pas encore décidé sur quel marché elle sera cotée, mais évalue "plusieurs options", a expliqué M. Wierod.
   
   Une décision "prudente"    
   Le groupe vise un placement en Bourse durant le deuxième trimestre 2026. 
L'opération se fera par le biais d'une distribution d'actions de la nouvelle entité aux actionnaires d'ABB, a précisé le groupe sans fournir tous les détails à ce stade. 
   Le groupe utilise donc le même procédé que pour la scission d'Accelleron, qui regroupait ses turbocompresseurs, dont il s'est séparé en octobre 2022, relève Bernd Laux, analyste à la Banque cantonale de Zurich, dans une note de marché.
   Dans les premiers échanges, l'action ABB a gagné plus de 5% mais a ensuite cédé une partie de ses gains. A 12H30 GMT, le titre s'appréciait de 0,91% à 41,98 francs suisses, alors que le SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, remontait de 0,10%.
   Dans un commentaire de marché, les analystes de Baader Europe jugent cette décision "prudente" car "malgré ses points forts", cette division a pesé sur les performances du groupe "au cours des deux à trois dernières années". 
   La demande avait été "inhabituellement volatile" après la pandémie de Covid-19, a reconnu ABB dans le communiqué. Les tensions dans les chaînes d'approvisionnement avaient d'abord poussé ses clients à gonfler leurs commandes pour s'assurer de recevoir les robots dont ils avaient besoin pour leurs usines, mais ils les avaient ensuite réduit quand les chaînes de production étaient rentrées dans l'ordre. 
   
   Prévision de croissance maintenue

      Le groupe constate désormais une normalisation. Au premier trimestre, les ventes de ses activités de robots ont fléchi de 11% hors effets de changes, mais les carnets de commandes se sont regarnis, grimpant de 17% par rapport à la même période un an plus tôt, en dépit d'un contexte toujours difficile dans l'industrie automobile. Dans ce secteur, la demande a cependant été soutenue par ses équipements pour peindre les véhicules. 
   Pour le premier trimestre, ABB a publié un bénéfice net meilleur qu'attendu, en hausse 22% sur un an, à 1,1 milliard de dollars, grâce à des gains immobiliers. Les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'attendaient en moyenne à 951 millions de dollars.  
   Son chiffre d'affaires trimestriel s'est accru de 1%, à 7,9 milliards de dollars tandis que ses commandes ont augmenté de 3%, à 9,2 milliards de dollars. ABB a maintenu sa prévision de croissance pour 2025, tablant toujours sur une progression des ventes "moyenne à un chiffre", soit autour de 5%, reconnaissant cependant que l'environnement économique est plus incertain. 
   Entre 75% et 80% de sa production vendue aux États-Unis est fabriquée sur place. Le reste vient surtout du Canada, du Mexique et d'Europe, mais quasiment pas de Chine pour les produits vendus aux États-Unis, a précisé le patron d'ABB.

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