L'Allemagne ne veut pas "occulter" ses différends avec la Chine

"La coopération vaut mieux que la confrontation - sans être naïf", a déclaré Annalena Baerbock dans un communiqué diffusé alors qu'elle envolait pour Pékin.

Prenant l'exemple récent de la COP29 de Bakou, sommet lors duquel "l'Europe et la Chine ont travaillé ensemble pour une nouvelle approche du financement climatique", elle souligne la nécessité du dialogue, "même avec ceux qui voient les choses différemment de nous".

La cheffe de la diplomatie allemande a aussi souligné les points de discorde, notamment ceux autour de l'industrie automobile.

"Nous ne tolérerons pas que d'autres violent les règles du jeu internationales au détriment de l'industrie allemande et européenne", a-t-elle affirmé, reprochant notamment à la Chine une "surproduction subventionnée par l'État".

Pékin a indiqué mercredi avoir saisi l'Organisation mondiale du commerce (OMC) après la décision jugée "protectionniste" de l'Union européenne (UE) d'imposer des surtaxes douanières sur les voitures électriques importées de Chine.

L'objectif affiché de l'UE est de rétablir des conditions de concurrence équitables avec des constructeurs qu'elle accuse de profiter de subventions publiques chinoises.

Annalena Baerbock déplore également que les normes de l'OIT (Organisation internationale du travail) puissent être "ignorées" en Chine "au nom d'un avantage concurrentiel".

Le constructeur allemand Volkswagen a annoncé mercredi vouloir cesser ses activités dans la région chinoise du Xinjiang, qui lui valaient des critiques en raison des accusations de violation des droits humains dont y fait l'objet Pékin.

Mme Baerbock veut aussi aborder à Pékin le dossier de la guerre en Ukraine.

"Au lieu d'être, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, un garant de la paix et de la sécurité dans le monde, la Chine va à l'encontre de nos intérêts européens avec son aide économique et militaire à la Russie", a déploré la ministre.

Elle dit vouloir aborder ce sujet, "que nous ne pouvons pas simplement occulter", lors de sa visite, qui comprend notamment un échange avec son homologue Wang Yi.