Publicité
Publicité
14/03/2024 - #Renault , #Volkswagen Vp , #Byd , #Hyundai , #General Motors , #Nissan , #Stellantis , #Toyota

Industrie automobile : le Brésil met le turbo sur l'hybride

Par AFP

Une pluie de dollars sur le Brésil pour fabriquer des véhicules plus verts : de grands constructeurs automobiles mondiaux annoncent en fanfare des investissements massifs pour développer des modèles hybrides dans la première économie d'Amérique latine.

Deux annonces majeures ont été faites coup sur coup la semaine dernière.

Le groupe Stellantis a promis le 6 mars "le plus gros (investissement) de l'histoire du secteur automobile brésilien et sud-américain", soit 5,6 milliards d'euros entre 2025 et 2030. Le Brésil en sera le principal bénéficiaire, selon le gouvernement. Et Toyota a annoncé 2 milliards d'euros d'investissements, également d'ici 2030.

Volkswagen, Renault, Nissan, General Motors, BYD, Hyundai : d'autres géants de l'industrie automobile avaient déjà fait savoir ces derniers mois qu'ils miseraient fortement sur la production de véhicules hybrides ou électriques dans ce pays de 203 millions d'habitants.

Selon les calculs de l'Association nationale de fabricants de véhicules à moteur (Anfavea), le Brésil doit recevoir 117 milliards de réais d'investissements (environ 21,5 milliards d'euros) dans le secteur ces prochaines années.

Tout sauf une coïncidence
Le président de l'Anfavea, Marcio de Lima Leite, salue ces investissements "record" et y voit "tout sauf une coïncidence".

Il pointe le rôle de mesures gouvernementales destinées à encourager la production locale de véhicules moins polluants, comme la décision d'"augmenter progressivement les taxes d'importation pour ces nouvelles technologies", afin de dissuader l'importation de véhicules électriques ou hybrides.

En outre, un décret du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a mis en place un programme qui prévoit d'accorder au total 19 milliards de réais (3,5 milliards d'euros) en crédits d'impôts aux constructeurs automobiles qui s'engagent à "investir dans la décarbonation".

C'est pourquoi les hybrides - qui combinent motorisation thermique (essence ou diesel) et motorisation électrique - ont la part belle dans les investissements annoncés.

"Ces investissements marquent un tournant, non seulement au niveau des montants, mais aussi pour tous les changements que cela entraînera dans le secteur", explique à l'AFP Cassio Pagliarini, du cabinet de consultants Bright Consulting.

Selon lui, l'hybride est "un modèle de transition", le Brésil ne pouvant pas encore se permettre de passer massivement au tout-électrique, "car les batteries sont encore trop chères".

Et "le gouvernement n'a pas les moyens de verser des aides importantes" aux consommateurs, comme le font plusieurs pays européens tels la France, avec prime à la conversion ou bonus écologique.

Sans compter les problèmes logistiques pour installer des bornes de recharge en dehors des grandes villes, dans ce pays aux dimensions continentales.

Le Brésil préfère par conséquent stimuler la production locale de véhicules hybrides utilisant de l'éthanol, qui permet de réduire les émissions de CO2 par rapport aux combustibles dérivés du pétrole.

D'après le dernier recensement, datant de 2022, environ 60 millions de voitures sont en circulation dans le pays, soit un peu moins d'une pour trois habitants en moyenne.

Moins de 0,5% des voitures brésiliennes étaient à propulsion électrique (hybrides compris) en 2023, selon les données de Bright Consulting. Ces véhicules dits "électrifiés" représentaient moins de 5% des ventes.

Mais ces ventes ont presque doublé l'an dernier par rapport à 2022 (près de 94.000 véhicules), d'après les chiffres de l'Association brésilienne du véhicule électrique (ABVE).

Cassio Pagliarini prévoit qu'au vu des investissements annoncés, les véhicules électrifiés pourraient "représenter plus de la moitié des ventes à partir de 2029", mais seuls "20 à 25% seront 100% électriques".

Viser les classes moyennes
Carlos Tavares, patron de Stellantis, a affirmé qu'il était essentiel que ces véhicules soient "accessibles pour les classes moyennes". "Sinon, il n'y a pas d'impact sur la planète".

Le groupe aux 14 marques compte miser sur la technologie "Bio-Hybrid, qui combine électrification et motorisations hybrides alimentées par des biocarburants (éthanol)".

D'autres géants du secteur, comme Toyota, Volkswagen ou BYD, champion chinois de la voiture électrique, ont également annoncé leur intention de fabriquer des hybrides utilisant de l'éthanol, produit au Brésil à partir de la canne à sucre.

Pour David Tsai, de l'ONG Institut Energie Environnement (IEMA), "l'éthanol brésilien est un combustible à faible émission de carbone, qui peut être produit sur des zones déjà existantes, sans avoir recours à la déforestation".

Mais, estime-t-il, plutôt que d'accorder des crédits d'impôts aux constructeurs automobiles, "ce serait plus intéressant d'investir massivement dans des transports en commun verts".

Publicité

Réactions

Vite Jancovici une petite démonstration du cycle de l’éthanol,bientôt un projet de construction de centrale Lula ? Avec les Chinois ou son copain Putine

C'est marrant : le Brésil met en place des taxes douanières pour favoriser l'investissement local et tout le monde y va. Et quand en France ou en Europe on évoque la possibilité potentielle de mettre en place une taxe (carbone par exemple), tout le monde (les mêmes d'ailleurs) s'insurge.
Non mais allô kwa !

@F&R 09:37
Bien vu, mais...
Mais le Brésil ce sont 218 millions d'habitants "avides" de voitures tandis que la France est gouvernée par des autophobes faisant tout ce qui est possible pour dégoûter 67 millions d'habitants de se déplacer en bagnole. Ca change pas mal la donne.

Tout à fait Bruno.
C'est pourquoi j'ai écrit "en France ou ne Europe"...
L'Europe faisant environ 450 millions, on peut dire qu'on a une taille de marché raisonnable.
Faudrait juste arrêter d'être des bisounours en respectant mes règles dont tous les autres pays se moquent éperdument.

L’Europe première puissance mondiale !!!!
En avant

L’Europe première puissance mondiale !!!!
En avant

C'est vrai qu'ici nous avons 3 bagnoles par famille et au Brésil 3 familles dans chaque bagnole c'est pas la même avidité..
;0)
PS : le cycle de l'éthanol, pareil mais rendement inférieur du fait du carburant dont le pouvoir calorifique est inférieur de 35% / essence

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles

Constructeurs

Le groupe Volkswagen atteindra en 2024 le pic de l’investissement dans la transformation

En 2023, la marge opérationnelle du groupe Volkswagen se situe à 7% (soit en baisse de 1,1 point) ce qui représente tout de même un montant pratiquement stable à 22,6 milliards d’euros compte tenu de la hausse du chiffre d’affaires du groupe (+15%) à 322,3 milliards d’euros. L’année 2023 a encore été marquée par un effort considérable en terme d’investissement pour préparer la transformation du groupe avec 36,1 milliards d’euros (R&D et Capex). L’investissement va encore croître en 2024.