22/10/2020 - #Chrysler , #General Motors , #Jeep , #Fiat , #Ford , #Ram
Donald Trump a-t-il sauvé les emplois dans l'automobile américaine ?
Par AFP
(AFP) - Donald Trump a fait de la préservation des emplois dans l'industrie un argument de campagne majeur en 2016, ce qui lui a valu un soutien essentiel dans des Etats-clés comme le Michigan et l'Ohio.
Il assurait alors vouloir remettre à plat les traités commerciaux internationaux et forcer les trois grands constructeurs automobiles de Détroit, General Motors, Ford et Fiat Chrysler (FCA), à ramener aux Etats-Unis des emplois transférés dans des usines au Mexique.
L'industrie automobile a-t-elle créé des emplois ?
Le nombre d'emplois dans le secteur a augmenté de 4,6% entre l'investiture de Donald Trump à la Maison Blanche, en janvier 2017, et fin 2019, pour atteindre environ 1 million.
Mais avec la pandémie et ses conséquences sur les usines et les achats de voitures, il est retombé à 919.500 emplois en septembre selon les dernières estimations du département du Travail, ce qui représente une baisse de 3,7% par rapport à la prise de fonction du président.
Le bilan est mitigé parmi les "Big 3" de Détroit.
General Motors a supprimé environ 20.000 postes depuis janvier 2017, quand Fiat Chrysler US en a ajouté 3.000, selon les derniers chiffres fournis par les entreprises.
Le nombre de postes chez Ford est resté à peu près le même, a indiqué un porte-parole à l'AFP.
Les constructeurs automobiles ont-ils rapatrié leur production ?
Peu avant l'arrivée de Trump au pouvoir, Ford a abandonné l'idée de construire une usine à San Luis Potosi, au Mexique, où devait être fabriquée la nouvelle Ford Focus. Le groupe a affirmé alors que le 1,6 milliard de dollars du projet serait consacré à une usine dans le Michigan.
Un an plus tard, Fiat Chrysler annonce le transfert de la production des pick-up Ram Heavy Duty de Saltillo, au Mexique, à Warren, dans le Michigan.
Donald Trump a salué cette décision par un tweet affirmant, de façon erronée : l'entreprise "quitte le Mexique et revient aux USA". "On est sur la bonne voie".
Mais en février 2019, Fiat Chrysler change d'avis: l'usine de Warren sera transformée pour d'autres véhicules et la production des pick-up restera au Mexico.
Comme GM et Ford, Fiat Chrysler continue de fabriquer des voitures au Mexique où il possède onze usines.
Pour Kristin Dziczek, du Centre de recherche sur l'automobile dans le Michigan, rien ne permet de dire que la production a été rapatriée.
On ne sait pas encore comment le nouveau traité de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada, entré en vigueur le 1er juillet, "va influencer les décisions d'investissements", remarque Mme Dziczek.
Qu'ont fait les constructeurs aux Etats-Unis ?
Depuis l'arrivée de Trump au pouvoir, ils ont à la fois supprimé des postes et investi dans des usines.
GM a indiqué en novembre 2018 son intention de réduire ses effectifs de 15% et de fermer cinq usines en Amérique du Nord, y compris dans le Maryland, le Michigan et l'Ohio.
Après une longue grève du syndicat de l'automobile UAW, le groupe a fait machine arrière pour une usine à Détroit et annoncé début 2020 qu'il y investirait 2,2 milliards de dollars, ce qui devrait permettre de sauver 2.200 emplois. Il a aussi indiqué mardi qu'il allait investir plus de 2 milliards pour convertir une usine dans le Tennessee (sud des Etats-Unis) en un site fabriquant aussi des véhicules électriques.
Fiat Chrysler a, en février 2019, annoncé qu'il allait investir 4,5 milliards de dollars dans cinq usines du Michigan et construirait une usine à Détroit dédiée aux nouvelles Jeep, dont des modèles hybrides.
Ford a aussi fait part de nouveaux investissements en février 2019 comprenant 1,5 milliard de dollars pour rénover deux usines dans le Michigan.
Le groupe a aussi annoncé en septembre son intention de supprimer 1.400 emplois via des départs volontaires.
"Avant la pandémie, l'industrie automobile américaine se portait bien, sans être dans une forme spectaculaire", souligne Mme Dziczek.
"C'est un peu le statu quo sur beaucoup de choses (...). Le niveau d'emplois est resté pratiquement le même".