Publicité
Publicité
13/07/2021 - #Renault , #Volkswagen Vp , #Chrysler , #Mitsubishi , #Nissan , #Peugeot , #Fiat

Devant les juges, Carlos Ghosn, ex-PDG de Renault, a rejeté toute responsabilité dans le "Dieselgate"

Par AFP

(AFP) - L'ancien patron de Renault Carlos Ghosn, entendu le 26 mai au Liban par des juges d'instruction français, a réfuté toute responsabilité dans le scandale du "dieselgate" dans lequel le groupe automobile est accusé, avec d'autres constructeurs, d'avoir trompé les tests antipollution de véhicules diesel.

L'ancien magnat de l'automobile, Carlos Ghosn, mis en cause par les enquêteurs au début des investigations, n'était interrogé à ce stade que sous le statut de témoin par trois juges parisiens venus l'entendre à Beyrouth, où il vit depuis sa fuite du Japon fin 2019.

Lors de son audition dévoilée début juillet par Le Monde et consultée lundi par l'AFP, pendant plus de six heures, Carlos Ghosn s'est principalement défaussé sur ses collaborateurs, assurant avoir délégué la gestion des problèmes moteurs en raison de son incompétence en la matière et de ses autres responsabilités.

"J'ose espérer qu'on ne va pas rentrer dans des choses extrêmement spécifiques, d'autant que sur la période 2016-2018, moi j'étais patron de Renault et de Nissan", a annoncé d'emblée M. Ghosn, 67 ans.

"A partir de 2016, je m'occupais également de Mitsubishi, donc de trois entreprises sur deux continents, donc vous pouvez imaginer que le détail des moteurs, je ne les connaissais pas", se justifie l'ancien patron du groupe.

Dans ce scandale, dont la révélation en 2015 avait brutalement dévalué les véhicules de millions de particuliers dans le monde, Renault, Volkswagen, Peugeot et Citroën ont été mis en examen en mai et juin par des juges du pôle santé publique du tribunal de Paris. Fiat Chrysler est aussi menacé d'éventuelles poursuites judiciaires.

Ces constructeurs sont accusés d'avoir trompé les contrôles antipollution en recourant à des systèmes électroniques rendant le fonctionnement du moteur moins polluant en phase de test qu'en conditions réelles de circulation.

Concernant Renault, la responsabilité de M. Ghosn avait été pointée dès novembre 2016, dans le rapport initial de la Répression des Fraudes (DGCCRF).

La DGCCRF estimait que "l'ensemble de la chaîne de direction" du groupe, jusqu'à son PDG de l'époque, était impliquée, puisque, aux yeux du gendarme de Bercy, "aucune délégation de pouvoir n'[avait] été établie par M. Ghosn", ce qui emportait sa propre responsabilité.

 "Je ne suis pas motoriste"

Les enquêteurs dénonçaient aussi une "stratégie d'entreprise", pérenne et basée sur des considérations économiques".

Sont concernés les moteurs des générations Euro 5 (2009-2011) et Euro 6B (2013-2017), mais potentiellement aussi ceux plus anciens, "dès les années 1990 et la mise en place des normes européennes" antipollution.

"En aucun cas nous n'avons lésiné sur le respect des normes", rétorque M. Ghosn, défendant la réputation de l'entreprise sous sa direction (2005-2019).

Il y avait parfois des problèmes dus à des manques de compétences ou de performances, mais rien qui pourrait se rapprocher de ce qui est reproché à d'autres constructeurs, de la volonté de cacher sciemment des résultats", affirme l'homme d'affaires franco-libano-brésilien.

Sur les choix techniques, M. Ghosn a renvoyé les magistrats vers ses "directeurs des opérations", Patrick Pelata, Carlos Tavarès, Thierry Bolloré et vers son bras droit Mouna Sepehri.

Régulation des moteurs, logiciels de fonctionnement ou émissions de gaz d'échappement "étaient décidés chez Renault au sein de la direction mécanique qui dépendait de la direction industrielle", "tenue par des personnes en qui j'avais confiance", poursuit-il.

"Je ne suis pas motoriste. Il y a des patrons qui sont motoristes à l'origine, ce n'était pas mon cas, moi je suis manufacturier à l'origine", se justifie M. Ghosn, interrogé par son avocat Jean-Yves Le Borgne.

Patron d'un groupe mondial, "je suivais les marchés et les synergies entre les entreprises", argumente-t-il.

Comme président de l'association des constructeurs européens, Carlos Ghosn était toutefois un interlocuteur privilégié de la commission européenne pour les réglementations environnementales.

Mais il assure qu'il se contentait de transmettre les avis rédigés par ses services. "Je n'étais pas particulièrement intéressé ni même curieux", à ce sujet, se défend-il.

Concernant les écarts des émissions polluantes constatés entre les tests et les conditions réelles, "je n'étais pas informé", affirme M. Ghosn, tout en assurant que pour lui, "le respect des normes était très important parce que c'était à la base de la confiance des consommateurs".

C'est la raison pour laquelle, chez Renault, "nous avions été les premiers à lancer les produits électriques (...) car c'est zéro émission", se félicite-t-il.

Articles connexes :

Publicité

Réactions

A quand les procès des centrales Allemandes au charbon? Jamais,c’est le cartel de la lignite qui est aux commandes de la Comission !
Carlos pourquoi vous n’avez pas écouté Barrack pour prendre la direction de la GM?

Une "qualité" de plus du bonhomme : irresponsable.
On le savait nouveau-riche, menteur (affaire du faux espionnage), planqué (Pelata a pris à sa place), cupide, crâneur (interview dans le Figaro du temps de sa splendeur : "aucune personne au monde ne peut faire ce que je fais", le voila maintenant encore plus faux-jeton que Georgina Dufoix : irresponsable ET pas coupable.
Il a eu beau avoir fait Polytechnique, il est "manufacturier à la base", pas motoriste. Il se défend en disant que ça ne l'intéressait pas plus que ça. Si les moteurs n'intéressent pas le patron d'un constructeur automobile, il vaut mieux faire fleuriste, restaurateur, et même mieux à sa portée : conservateur du Château de Versailles, puisque c'est un peu chez lui.
Mais quel toupet !

Pour Alain, dieu merci GM a échappé au pire.

- "Dugommier !"
- "Oui Chef !"
- "Passerez voir Carlos SVP..."
...
;0)

Bruno a tout résumé rien à ajouter de plus sur le CV de l'énergumène.
On pourra aussi noter qu'il s'occupait de Mitsu à partir de 2016, le même qui vient de s'acquitter d'une amende.
Sur le fond de l'affaire il y a tout à prouver vis à vis de l'intention de nuire/cacher/se dérober aux contrôles pollution. Que les véhicules polluent plus dans la vraie vie que lors d'un test oui. Mais pas de logiciel qui détecte un passage au banc et réactive la dépollution comme chez VAG!

Mouais ... Il me semblait que les juges qui avaient été envoyés au Liban pour interroger l'ex PDG sur les cas d'abus de bien sociaux divers et variés... l'affaire du Diesel Gate, c'est un autre dossier ...Est ce la même compétence au niveau de la magistrature ...apparemment oui.

Le "gars" n'a rien perdu de sa combativité...c'est très habile de sa part d'invoquer le caractère précurseur du lancement du vehicule électrique chez Renault ...
Et objectivement c'est quand même un fait à son bénéfice en terme de prise de décision (et de risque).

Sans la Zoé, pas de revival électrique de la R5 voire de la 4L.
;0)

Adeairix, si mentir et se débiner de ses responsabilités légales c'est de la combativité...
Alors il y a des combats qui me déplaisent terriblement.

Ah, mon pauvre Monsieur...ne vous faites pas de bile...c'est du mauvais théâtre No, de la Comedia dell'Arte à la mode Luca et de l'Opéra Bouffe au même temps !!
Quel festival à venir !!

Franchement, à quoi sert de virer tous les mois des salaires à 6 chiffres à des gars qui se débinent de leurs responsabilités à la première occasion ?
Responsable donc coupable !
;0)

@ Bruno - 12h30 ... C'etait juste un constat ! ...rien de plus.

L'impression que cela me donne c'est que la justice française charge, inutilement, la barque et n'en sort pas grandi ...
y a déjà bien assez de motifs avec les cas d'abus de bien sociaux ...On tente d'écraser aujourd'hui celui qui était "craint" hier...Un grand classique !
Sur le Diesel Gate, ou plutôt le "Renault Gate" en l'occurrence, il (CG) était le représentant "suprême" du losange au moment des faits, çà n'est pas niable ... Après des scores antipollution impossibles à atteindre dans la "vraie vie" au regard des scores homologués...Tous les constructeurs en sont redevables ...
Y a t il seulement un ingénieur de l'UTAC pour soutenir que le processus d'homologation était pertinent de ce point de vue ?
Vous même avez décrit ce que devrait être un processus d'homologation lié au CO2 et autres rejets polluants, maintes fois. Nous en sommes toujours loin et désormais avec le "tout VE" c'est presque un combat d'arrière garde destiné à "distraire le chaland" ...
Il y a une responsabilité collective ... Les politiques trompés "à l'insu de leur plein gré"... A d'autres !
Beaucoup de "jésuites" et pas que dans les "écoles de curés" sans stigmatiser quiconque...
Il faudrait instruire le procès des normes iniques (ou ubuesques ?) au même titre que les "vendeurs" de logiciels trompeurs ... C'est pas demain la veille pour d'évidentes raisons ...
;0)

@Ade Airix, Le 13/07/2021 à 14:00
Au risque de passer pour un naïf accompli, je suis presque sûr que les Politiques n'ont (n'avaient) aucune notion de ce qu'est véritablement un cycle d'homologation, que ce soit l'ancien NEDC ou le nouveau WLTC. Je ne suis donc pas certain que la responsabilité soit si "collective" que ça. Les constructeurs, eux, se sont bien marrés en pondant ces cycles d'une hypocrise innommable.
Vous avez raison, il faudrait instruire le procès des normes iniques. Mais qui serait l'accusateur et qui serait l'accusé (les accusés) ? Perso j'ai la réponse.

Pour en revenir à Renault, si faute il y a eu - la justice le dira peut-être - c'est à Carlos Ghosn d'en assumer la responsabilité pleine et entière. Lucos a raison de souligner que le quidam recevait un salaire en rapport avec ses responsabilités. Sa défausse est minable. En fait c'est un trouillard, un couard, un poltron, pas de lucioles le faux-jeton.

Et Alain qui continue à l'encenser, tout ça parce qu'il a des actions Renault, ça me sidère.

... S'agissant d''Alain ... Nan, nan, c'est vraiment une vraie "groupie" de Ghosn ... Faute de quoi il serait moins dur ou plus indulgent avec le management actuel qui gère les misères (sont bien payés "pour" aussi ... ! ) ... et il a toujours l'illusion que le "gars" transformait le plomb en or ... Formidable !
Pourtant "Papa" a, souventes fois, exprimé ici tout le "mal" qu'il fallait penser de l'ère Ghosn (ou quelque chose de ce genre ...) ... les paradis ou plutôt les parts de marché perdues ... qui permettaient d'absorber les "dépenses somptuaires" ...
;0)

Alain est en pleine aghosnie..
;0)

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles