20/09/2024
Davantage de Français renoncent à certains déplacements, selon une enquête
Par AFP
(AFP) - De plus en plus de Français n'ont pas la liberté de se déplacer autant qu'ils le souhaitent, pour des raisons financières ou à cause de leur isolement géographique, selon un baromètre publié jeudi par l'association Wimoov (groupe SOS).
15 millions de Français de plus de 18 ans sont en situation de "précarité mobilité", alors qu'ils étaient 13,3 millions dans le baromètre précédent publié en 2022, selon cette enquête de Wimoov, soutenue notamment par le ministère de la Transition écologique, l'Agence de la transition écologique (Ademe) et la SNCF.
Les personnes en "précarité mobilité" sont celles qui n'ont pas la liberté de se déplacer comme et autant qu'elles le souhaitent ou le doivent, ou qui doivent renoncer à se déplacer.
En 2023, 40% des personnes interrogées indiquent avoir été obligées au moins une fois de renoncer à un déplacement au cours des cinq dernières années. Plus d'un tiers de ces personnes rencontrent des difficultés persistantes à se déplacer.
Les déplacements les plus souvent affectés sont les visites à un proche, les activités sportives et de loisirs ainsi que les rendez-vous médicaux.
"Le baromètre que nous menons depuis 2019 révèle une situation inquiétante, qui ne cesse de se dégrader", a commenté Florence Gilbert, directrice générale de Wimoov, dans un communiqué.
"La précarité dans la mobilité vient se cumuler ou génère d'autres formes de précarités. Celles-ci viennent creuser davantage les fractures sociales et territoriales, avec les risques de recroquevillement et de polarisation extrême de l'opinion qui en découlent", a souligné Florence Gilbert.
Cette précarité touche toutes les générations, en ville, en banlieue, à la campagne, les actifs comme les inactifs, selon Wimoov. Cependant, les personnes les plus concernées sont des demandeurs d'emploi de longue durée, celles n'ayant pas le permis de conduire et/ou issues d'un foyer à faibles revenus (moins de 1.000 euros nets mensuels).
La dépendance accrue à la voiture est un "facteur important", notamment pour les personnes à faibles revenus, "qui doivent alors rogner sur d'autres dépenses essentielles", souligne Wimoov. "Les personnes en précarité ne pourront plus augmenter leurs dépenses en carburant, le plafond de verre est atteint", prévient l'association.
Les transports en commun ont une image négative, mais surtout pour ceux qui ne les utilisent pas, selon cette enquête. Par exemple, 62% des non-usagers n'ont pas confiance dans leur ponctualité, alors que 66% des usagers disent avoir confiance.
Cette troisième édition du baromètre des "mobilités du quotidien" a été réalisée auprès d'un large échantillon de 12.387 personnes entre décembre 2023 et mars 2024, et intègre des enquêtes réalisées par téléphone et via un questionnaire sur internet.