04/11/2020
Bridgestone : l'intersyndicale veut avancer sur le plan de sauvetage
Par AFP
(AFP) - L'intersyndicale de l'usine Bridgestone de Béthune a interpellé mardi le gouvernement, réclamant une réunion "sans délai" avec la direction européenne du groupe pour qu'elle "se positionne" sur le scénario de sauvetage proposé par Bercy et des informations sur les financements publics envisagés.
Dans une lettre adressée à la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, les représentants du personnel jugent par ailleurs "inacceptable" l'allongement du temps de travail sans rémunération envisagé dans ce scénario et réclame "une solution pérenne" et "mieux disante en termes d'emploi".
Mi-septembre, Bridgestone avait annoncé la "cessation définitive" à l'horizon 2021 de l'activité du site, invoquant une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coûts. Au total, 863 postes sont menacés.
Mandaté par le gouvernement, le cabinet Accenture avait présenté le 19 octobre un projet industriel prévoyant une restructuration, la production de 3 millions de pneus de qualité supérieure, un investissement de 100 millions d'euros, mais "surtout une suppression de 270 à 300 emplois", rappelle l'intersyndicale.
"Accenture a aussi évoqué de possibles gains de productivité qui seraient obtenus par l'allongement du temps de travail sans rémunération à hauteur de deux à trois heures par semaine, ce qui correspondrait à la suppression de 30 emplois", poursuit-elle.
Une mesure "inacceptable pour les salariés dont les rémunérations approchent le minimum légal", alors que "la perte de 270 emplois constituerait déjà un lourd sacrifice", ajoute-t-elle.
"A ce jour, (le projet) n'est pas finalisé et surtout nous ignorons la volonté de Bridgestone", poursuit l'intersyndicale, s'interrogeant aussi sur "les intentions des pouvoirs publics quant aux financements qui pourraient être alloués".
"Nous refusons d'être ballotés plus longtemps par Bridgestone", écrivent les représentants du personnel, réclamant "une réunion entre Bridgestone Europe, le Gouvernement et les élus sans délai afin que chacun puisse se positionner clairement et prendre ses responsabilités".
"Nous attendons une réponse ferme de Bridgestone" et "une information claire sur les montants des financements publics qui pourraient être mobilisés, selon quelles modalités et quel calendrier", concluent-ils.
La direction avait indiqué la semaine dernière qu'elle était encore en train d'examiner avec Accenture "la viabilité de l'option proposée et les hypothèses envisagées dans leur rapport".
"Nous menons ce travail au plus vite pour donner de la visibilité aux employés. Les prochaines échéances sont en cours d'organisation par le gouvernement", avait-elle ajouté.