Publicité
Publicité
26/09/2023 - #Tesla

Automobile : les 27 refusent de durcir les normes sur les gaz d'échappement

Par AFP

Les pays membres de l'UE ont écarté lundi un nouveau durcissement des normes de pollution sur les gaz d'échappement des voitures particulières, estimant qu'il risquait de freiner les investissements des constructeurs dans les véhicules électriques.

Sous l'impulsion notamment de la France et de l'Italie, les vingt-sept ont voté en faveur d'une réglementation moins stricte que la proposition formulée par la Commission européenne en novembre 2022, afin de préserver la compétitivité de l'industrie automobile et ses 14 millions d'emplois dans l'UE.

Ce texte sur la norme Euro 7 doit s'appliquer à partir de 2025, en remplacement d'Euro 6, à tous les véhicules particuliers et poids lourds, quels que soient leur type de motorisation.

La Commission européenne entendait réduire significativement les émissions d'oxyde d'azote (NOx) et de particules fines des véhicules alors que la pollution de l'air est responsable de 70.000 décès chaque année dans l'UE.

Mais l'industrie avait mis en garde contre l'impact de normes trop sévères sur l'emploi ainsi que sur le prix des voitures, déjà de moins en moins accessibles pour la classe moyenne.

"La position des États membres est une amélioration par rapport à la proposition de la Commission qui était totalement disproportionnée", a affirmé Sigrid de Vries, directrice générale de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).

Désastre pour la qualité de l'air
Ce texte est "un désastre pour la qualité de l'air" car il "fait passer les profits records des constructeurs automobiles avant la santé des citoyens", estime au contraire Anna Krajinska pour l'ONG Transport & Environment.

La nouvelle réglementation devra toutefois encore être négociée avec le Parlement européen qui n'a toujours pas défini sa position.

Adoptée lundi malgré l'opposition de l'Allemagne, la proposition de l'Espagne, qui assure la présidence tournante du Conseil de l'UE, prévoit de conserver quasiment inchangées les limites d'émissions et les conditions de tests des voitures particulières et utilitaires légers, par rapport à la norme précédente.

Elle confirme cependant un abaissement des seuils d'émission pour les poids lourds ainsi que l'introduction de limites fixées pour la première fois en Europe à l'émission de particules provoquée par l'usure des freins et des pneus.

La France a salué cette position. "Puisqu'on a décidé ensemble de sortir des moteurs thermiques, il n'est pas forcément indispensable de rajouter de la régulation" sur ces motorisations, a expliqué le ministre délégué à l'Industrie, Roland Lescure.

L'Union européenne a acté la fin des ventes de voitures neuves essence et diesel à partir de 2035, au profit des véhicules 100% électriques.

Cette extinction programmée des moteurs thermiques doit permettre de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures particulières pour contribuer à l'objectif de neutralité carbone du continent à l'horizon 2050.

Essor des voitures électriques
Pour la première fois en août, la part des voitures électriques a dépassé 20% des immatriculations totales en Europe, ce qui contribue à la baisse des émissions de gaz d'échappement.

"Nous avons besoin d'amorcer cette transition sans imposer une charge disproportionnée sur les entreprises. Sinon elles ne pourraient plus investir ce qui nous éloignerait de notre objectif écologique", a affirmé le ministre italien des Entreprises, Adolfo Urso.

Confrontée à des investissements massifs pour développer leurs nouvelles gammes électriques face à la redoutable concurrence de Tesla et des constructeurs chinois, la filière automobile veut éviter des investissements additionnels dans les motorisations thermiques de toute façon vouées à disparaître.

La position de Paris et Rome était notamment partagée par la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie.

"Le projet actuel est considérablement affaibli", a en revanche déploré le secrétaire d'Etat allemand écologiste Sven Giegold, épinglant des "conditions de test et des valeurs limites peu ambitieuses qui reviennent quasiment au niveau de la norme Euro 6".

"Les véhicules thermiques vendus jusqu'en 2035 vont rester en circulation pendant très longtemps", a souligné le ministre délégué irlandais Dara Calleary, estimant que le texte ne permettait pas d'exploiter les possibilités des technologies disponibles.

"Le marché européen risque de se retrouver à la traine par rapport à la Chine, aux Etats-Unis et au Canada, où les normes sont plus élevées", a-t-il affirmé.

Publicité

Réactions

A force de pleurnicher ça va mal finir,les prix élevés rendent difficiles l’accès aux classes moyennes …..mdr ,qui a fait flamber les prix?
Il suffit de voir les résultats des constructeurs qui ont explosé,qu’ont ils faits de ces Miliards ?
Maintenant l’on s’aperçoit que l’on est pas compétitif par rapport à la concurrence ,combat d’arrière garde ?
Certains veulent poursuivre la Comission en justice pour défendre les fumantes alors que des interdictions de circulation sont de plus en plus fréquentes dans les Cités.
La Terre brûle et l’on regarde ailleurs ( Chirac)

... Gardez donc, cher Alain, la petite phrase inspirée, paraît il, par le vendeur de savonnettes pour d'autres occasions ...
D'autant, qu'il ne s'est pas passé grand chose à part cela à l'époque et notamment sur ce plan là ...
Ne pas imposer l'investissement dans une nouvelle norme dont l'amortissement semble plus qu'hasardeux pour le couperet de 2035 ... cela semble une sage décision ne vous en déplaise ...
Le sauvetage de la planète (et de ses habitants) ne "devait" pas être punitif ...
Il sera assurément restrictif pour les activités, ce qui n'est guère synonyme de croissance pour les économies ... l'"insouciance climatique (mais pas que) est derrière nous ... le mantra médiatique se charge de le rappeler à tous instants, des fois que l'"on" aurait "oublié" ... ?
A quand "des grands projets" sur le dossier du recyclage ...nous avons, ici, de réelles marges de progression sur ce plan là si l'on se réfère aux taux obtenus dans le nord de l'Europe ...C'est bon pour la planète (et ses habitants) !
;0)

"la pollution de l'air est responsable de 70.000 décès chaque année dans l'UE", je tiens à votre disposition le nombre exact. En réalité, il meurt exactement 70 254 et 58 centièmes personnes dans l'UE. Il s'agit d'une mort très lente et douloureuse. Heureusement, la mort est un peu plus rapide si on fume, si on picole et si on bouffe de la charcuterie avec du sucre.
Comme dit l'adage, l'alcool tue lentement, j'm'en fous chuis pas pressé.

"la part des voitures électriques a dépassé 20% des immatriculations totales en Europe, ce qui contribue à la baisse des émissions de gaz d'échappement"
De combien ont-elles baissé ces fichues émissions ? Des chiffres svp ! (en cm3, en grammes, en microgrammes, en kilogrammes, m'en fous, mais j'aimerais avoir des chiffres).

Curieusement comme déjà signalé ici même la consommation de carburant fossile ne régresse pas en Norvège ,curieux non ? Alors qu’ils sont électrifiés …..

Alain 13:27
Oui, très curieux.
C'est comme le mois d'août à Paris qui se vide de toutes ses fumantes et qui annonce des pics de pollution les uns après les autres.
On ne nous dit pas tout...

...A propos de métroactu ... Des nouvelles de la chasse aux particules dans le métro parisien ou bien ?
;0)

@Alain Boise 05:04.
Vu que la marge des constructeurs généralistes les plus performants tourne autour de 10%, cela signifie que s’ils décidaient de ne plus gagner d’argent, les prix des voitures neuves en France passeraient en moyenne de 35100 à 31600 (chiffres AAA Data pour Capital).
Je ne suis pas certain que ça change grand chose au problème d’accès à l’automobile neuve en France pour les classes moyennes.

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles

Marchés

Le "score environnemental" n’écartera pas du bonus tous les véhicules électriques fabriqués en Asie, assure la DGE

La DGE (direction générale des entreprises) a donné des précisions sur le fonctionnement du "score environnemental" pour le bonus des véhicules électriques. L’entrée en vigueur suivra le calendrier annoncé la semaine dernière, soit après le 15 décembre 2023 (commandes) et après le 15 mars 2024 (facturation). En revanche, les délais maximaux de traitement de l’éligibilité des véhicules seront allongés à 3 mois (procédure normale) et 6 mois (procédure dérogatoire). La liste les véhicules éligibles sera actualisée tous les mois. Précisions données lors d'une visio-conférence organisée par Mobilians.