28/03/2024
Ascometal en redressement judiciaire après l'échec de la vente à Venete
Par AFP
Le groupe sidérurgique Ascometal France a annoncé mercredi à l'AFP être placé en redressement judiciaire, après l'échec de son projet de vente de trois de ses sites de production et de son centre de recherche au groupe italien Venete.
Après les précédents redressements de 2014 et 2017, c'est la troisième fois en dix ans qu'Ascometal fait l'objet d'une telle procédure, prononcée à l'issue d'une audience mercredi matin à la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg.
Cette décision survient à la suite de l'échec des négociations conduites depuis décembre en vue du rachat du "cluster automobile" d'Ascometal France par le groupe sidérurgiste familial italien Acciaierie Venete.
Ce "cluster automobile" est composé de trois des cinq sites de production français du groupe, à Hagondange (Moselle), Custines (Meurthe-et-Moselle) et au Marais (Loire), spécialisés dans la fabrication d'aciers spéciaux de petits diamètres de moins de 80 millimètres, à destination principalement de l'industrie automobile, ainsi que du Centre de recherche sur les aciers spéciaux d'Ascometal (Creas) à Hagondange. Cela représente un total de 715 salariés.
L'abandon de ce projet de transaction, annoncé lundi en interne, a été officialisé mercredi.
Confronté à "des conditions de marché qui se sont dégradées", le groupe "Ascometal a dû entamer le stock qui était prévu dans les discussions, et consommer plus de trésorerie que ce qui était attendu pour poursuivre l'activité", a indiqué à l'AFP un porte-parole. "Pour que la vente puisse se faire, il aurait fallu procéder à une injection de liquidités importante, ce que ni Ascometal ni Swiss Steel (la maison mère, NDLR) ne sont en capacité de faire", a-t-il ajouté.
"C'est une déception, c'est évident, il y a de la colère", a déclaré un cadre d'Ascometal réagissant à l'échec des négociations. "On va essayer de remonter la pente pour que l'ensemble des unités soient reprises, mais ça reste un choc. Aujourd'hui, tout le monde est inquiet", a-t-il dit. En 2018, le groupe suisse Schmolz&Bickenbach - rebaptisé Swiss Steel en 2020 - avait repris cinq sites d'Ascometal (Hagondange, Custines, Marais, Fos-sur-mer et Dunkerque, mais pas l'usine d'Ascoval, à Saint-Saulve dans le Nord), qui comptaient alors 1.350 salariés.
Le groupe cherche également à se séparer des deux autres sites d'Ascometal France, à Fos-sur-mer (Bouches-du-Rhône) et Dunkerque (Nord), qui produisent des aciers de plus gros diamètre.
"Des recherches de repreneurs sont en cours" et "il y a déjà des marques d'intérêt sérieuses", a signalé le porte-parole.
Swiss Steel, basé à Lucerne, emploie environ 10.000 salariés et a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 4 milliards d'euros en 2022.