13/11/2024
Allemagne : augmentation de 5,5% des salaires dans la métallurgie après des grèves
Par AFP
(AFP) - Près de 4 millions de salariés allemands dans des secteurs industriels clés, comme l'automobile et la machine-outil, vont bénéficier d'une augmentation salariale de 5,5% sur un peu plus de deux ans, selon un accord signé entre syndicat et patronat.
Les délégations d'IG Metall pour les régions Küste (nord) et Bavière (sud) "ont conclu mardi matin à Hambourg un accord pilote pour l'industrie métallurgique et électronique, après 18 heures de négociations" avec les associations patronales, selon un communiqué d'IG Metall.
Le risque de grèves dures est ainsi écarté au moment l'industrie traverse une récession et où le pays se dirige vers des élections anticipées.
Cet accord prévoit une hausse des salaires de 2% à partir du 1er avril 2025, suivie d'une augmentation de 3,1% dès avril 2026, avec une prime unique de 600 euros versée d'ici février 2025.
L'accord inclut une composante sociale pour les bas salaires, avec une augmentation de la prime annuelle de 18,5% à 26,5% du salaire de base, qui passera ainsi de 630 à 900 euros.
"L'augmentation salariale en deux étapes et la hausse de la prime représentent ensemble une augmentation durable du volume de 5,5%", résume IG Metall dans un communiqué.
Cet accord a été précédé de grèves d'avertissement lancées par le puissant syndicat à compter de fin octobre et qui ont été suivies par des centaines de milliers de salariés dans le pays.
"Cela a fait pression" pour accélérer les négociations, a commenté Horst Ott, représentant IG Metall pour la Bavière.
Ces premiers accords "pilote" vont pouvoir servir de modèle pour les autres régions allemandes.
Le syndicat réclamait initialement une augmentation de 7% de salaire sur douze mois.
Les employeurs du secteur métallurgique proposaient de leur côté 3,6% de hausse sur 27 mois, avec une première tranche de 1,7% en juillet 2025, invoquant de faibles niveaux de production et un manque de commandes.
Le compromis obtenu "renforce le pouvoir d'achat des employés malgré la dégradation économique" et apporte la "stabilité en période d'incertitude", a déclaré Daniel Friedrich, négociateur IG Metall Küste.
"Nous aurons au total des charges qui resteront supportables pour nous", a déclaré devant la presse Lena Ströbele, négociatrice au sein de la fédération patronale Nordmetall.
Cet accord ne concerne pas le groupe automobile Volkswagen, qui dispose de son propre cadre de négociations. Le premier groupe automobile européen, en crise profonde, vise un plan de réduction de 10% des salaires ainsi qu'un coup de rabot sur les primes, afin de redresser sa compétitivité en berne.