26/07/2022
Wave, un levier de performance du groupe Renault
Par Annika Beckers
Parce que le groupe Renault est convaincu que les stéréotypes de genres sont des freins à la performance, il est partenaire de l’association Wave. Béatrice Chavanel, Directrice Diversité et Inclusion du groupe, nous fait part de quelques-uns des dispositifs pour accroître la représentation des femmes à tous les niveaux, dans tous les métiers et dans tous les pays où le Groupe est présent.
En avril 2021, Renault Group a créé au sein des Ressources humaines une direction Diversité et Inclusion. Vous en êtes la directrice. C’est le signe d’une réelle volonté politique en faveur de la mixité. Que signifie-t-elle pour vous ?
Béatrice Chavanel : C’est une formidable opportunité de porter le sujet de la diversité au plus haut de l’entreprise. Bien sûr, parce qu’il est juste de traiter comme il se doit 50% de la population lorsque l’on parle d’équilibre de représentation entre les femmes et les hommes. Mais aussi parce que de nombreuses études apportent la preuve qu’associer dans les équipes des profils différents par leurs parcours scolaires et professionnels, leur genre, leur âge, leur culture est source d’un surcroît de performance.
En outre, si cette posture est placée haut dans les critères de candidatures des jeunes générations que le secteur automobile cherche à séduire, elle est également plébiscitée par de plus en plus de clients hommes comme femmes.
Le groupe Renault a remporté lors des Trophées Wave 2021 celui de l’index Égalité salariale. Mais, nous comprenons que vous avez d’autres ambitions pour Renault. Lesquelles ?
B. Chavanel : Nous sommes ravis de faire partie des élus de l’association Wave. Nos résultats concernant l’écart salarial entre les femmes et les hommes sont très bons en comparaison d’autres acteurs puisqu’au niveau du Groupe l’écart est de moins de 2%. Néanmoins, il faut rester très vigilants et notre objectif est bien d’éradiquer cet écart d’ici 2025.
Par ailleurs, si ce point est bien entendu déterminant au regard du traitement équitable de nos collaborateurs, nous souhaitons aller plus loin dans nos engagements et nos actions afin de devenir un employeur de référence pour les femmes.
Aussi, nous avons structuré notre stratégie autour de quatre axes : garantir un traitement équitable et respectueux de toutes et tous ; promouvoir un environnement de travail inclusif ; faciliter l’intégration et le développement de toutes et tous dans l’entreprise ; et tendre vers une représentation équitable des genres à tous les niveaux, dans tous les métiers et dans tous les pays où l’entreprise est présente. Nous visons 30% de femmes dans des positions de management en 2030.
Pour atteindre la parité, le chemin est encore long...
B. Chavanel : Vous avez raison. Nous progressons mais il reste encore beaucoup à faire notamment dans les grandes fonctions techniques comme l’ingénierie, la fabrication ou l’IS/IT.
Nous luttons contre les "poches" de genres qui cantonnent les hommes dans les fonctions techniques, les femmes dans les fonctions supports, et privilégions la mixité dans toutes les fonctions de l’entreprise. Notons que celle-ci vaut dans les deux sens car ce sont les équipes mixtes qui produisent le plus de performance.
Loin de nous l’idée d’opposer les genres. Notre souhait est de les amener à travailler en complémentarité.
Concrètement, quels sont vos leviers ?
B. Chavanel : L’industrie souffre parfois d’un déficit d’image auprès des jeunes candidats, notamment face à la nouvelle économie. C’est encore plus flagrant chez les candidats femmes car notre secteur est réputé technique et très masculin.
Il faut donc travailler très en amont et, par exemple, aller au-devant des plus jeunes et ce, dès le primaire ainsi qu’en collège et lycée. Pour ce faire, nous avons la chance de compter sur un réseau de collaboratrices qui, via leurs interventions, font découvrir les métiers d’ingénieur et de technicien. Elles font la preuve que ces métiers dits masculins sont accessibles aux femmes. Leur présence et leur engagement permettent de susciter des vocations.
Nous agissons également sur les politiques de recrutement des collaborateurs, des stagiaires ou encore des apprentis, en veillant à une meilleure représentation des femmes.
Au-delà du sourcing, il faut savoir fidéliser les talents, notamment au féminin. Que leur proposez-vous ?
B. Chavanel : Effectivement, s’il est difficile d’attirer les femmes dans le secteur automobile, les fidéliser en leur permettant de se réaliser au meilleur de leur potentiel est un tout autre enjeu. Au moins aussi crucial.
A ce titre, différents programmes de développement, de mentoring et de coaching sont proposés aux femmes du Groupe. Par ailleurs, en 2021, nous avons implémenté un nouvel outil dont l’objectif est de fluidifier la mobilité interne. En donnant plus d’autonomie aux collaborateurs dans la gestion de leur carrière, il a pour atout d’assurer une plus grande équité dans l’accès aux postes à pouvoir. Ainsi, il permet indirectement de lutter contre "l’invisibilité" des femmes dans l’organisation et donne à ces dernières, la possibilité de prendre leur évolution professionnelle en main.
Vous appuyez-vous également sur un réseau au féminin ?
B. Chavanel : Nous avons récemment "réactivé" le réseau Women@RenaultGroup lancé il y a 10 ans. C’est pour nous un outil de promotion de la place des femmes dans l’entreprise autant qu’un réseau social interne mixte et international animé d’un esprit collaboratif et non militant où la présence des hommes est une source d’enrichissement mutuel.
Enfin, pourquoi Renault est-il partenaire de Wave ?
B. Chavanel : Le groupe Renault est partenaire de Wave non seulement parce que l’association jouit d’une notoriété incontestée dans le secteur automobile mais parce que comme nous elle œuvre pour l’égalité des genres.
Vu nos enjeux et ambitions, il aurait été étonnant que le groupe ne soit pas partenaire. Comme tant d’autres industries, nous comptons sur tous les leviers nous permettant de nous améliorer en termes de diversité, dont la mixité femmes/hommes. Wave est une évidence.