10/05/2024 - #Renault , #Tesla , #Bmw , #Dacia , #Rolls-Royce
Voitures électriques : BMW ne veut pas de guerre commerciale avec Pékin
Par AFP
(AFP) - Le constructeur automobile haut de gamme BMW a estimé mercredi que l'Union européenne va se "tirer une balle dans le pied" si des mesures sont prises pour freiner les importations de véhicules de Chine, où le Bavarois détient une position majeure.
"Ce que nous vivons aujourd'hui avec l'enquête anti-subventions (aux automobiles électriques) contre la Chine est exactement le contraire de ce à quoi nous nous attendons" en terme de libre-échange, a déclaré le patron de BMW, Oliver Zipse, lors d'une conférence téléphonique sur les résultats de l'entreprise au premier trimestre, en nette baisse.
L'Union européenne avait annoncé début octobre qu'elle disposait de "preuves suffisantes" de subventions chinoises illégales aux voitures électriques, alors qu'elle lançait officiellement une enquête qui avait provoqué la colère de Pékin.
Bruxelles menace in fine de relever les droits de douane sur ces produits afin de défendre l'industrie européenne.
Une récente étude de l'ONG Transport & Environment (T&E) a estimé qu'environ 20% de toutes les voitures électriques vendues dans l'UE l'année dernière, soit 300.000 unités, ont été construites en Chine.
Or, bien plus de la moitié de ces véhicules provenaient de marques occidentales, notamment Tesla, Dacia, BMW, qui les produisent en Chine et exportent depuis ce pays.
"Vous pouvez donc voir à quelle vitesse vous pouvez vous tirer une balle dans le pied", a martelé M. Zipse, accentuant des critiques déjà formulées en mars.
Ses propos tranchent avec ceux de Luca de Meo, patron du constructeur français Renault, qui a appelé en mars les dirigeants européens prendre plus de mesures pour limiter les importations de voitures chinoises.
La Chine est un marché crucial pour les constructeurs allemands, qui y sont bien plus implantés que les autres fabricants européens. Leur position est cependant menacée par l'électrification à grande vitesse du parc automobile chinois qui profite principalement aux marques locales.
Rentabilité en baisse
BMW a fait état mercredi d'un bénéfice net de 2,95 milliards d'euros au premier trimestre, en recul de 19% sur un an en raison de charges plus élevées.
Son indicateur clé, la marge opérationnelle (Ebit), dans sa division automobile, affiche 8,8% à fin mars, en repli de plus de 3 points de pourcentage sur un an. Mais le Bavarois a maintenu l'objectif d'un taux entre 8,0% et 10,0% sur l'année, niveau qu'il a affiché depuis 2022 à chaque trimestre sauf début 2023.
De fait, la hausse des coûts de fabrication s'est surtout fait sentir à partir du deuxième trimestre de 2023 et elle s'est poursuivie jusqu'au premier trimestre 2024, explique le constructeur.
Côté ventes, celles de la marque BMW ont augmenté de 2,5% entre janvier et mars, à 530.933 milliers d'exemplaires, notamment grâce à la proportion plus élevée de véhicules 100% électriques, 78.682 au total.
En Chine, 183.000 unités ont été écoulées sur la période, soit un recul annuel de 4,1% sur ce qui reste son premier marché dans le monde. Les ventes de voitures électriques, en hausse de 18%, n'ont pas compensé le tassement observé sur les véhicules traditionnels.
Le groupe qui détient aussi les marques Mini et Rolls-Royce a enregistré un chiffre d'affaires global de 36,6 milliards d'euros sur le trimestre, en recul de 0,6% sur un an. En cause, des changements de modèles et des effets de change défavorables liés au renminbi chinois et au dollar américain.
Pour l'année, BMW confirme s'attendre à des ventes stables en volume, tirées notamment par l'arrivée sur le marché de nouveaux modèles du segment de prix supérieur, comme la série 7 et la série 5.
Le bénéfice imposable est toujours attendu légèrement inférieur à 2023, en se concentrant sur le lancement de la prochaine gamme électrique "Neue Klasse"
qui doit arriver sur le marché en 2025.