09/12/2022
Véhicule d'occasion : Carvana, en difficulté, plonge à Wall Street
Par AFP
(AFP) - La plateforme de vente de voitures d'occasion en ligne Carvana, fortement sollicitée pendant la pandémie, s'effondrait à la Bourse de New York mercredi alors que les doutes se renforcent sur sa solvabilité.
Le titre chutait de 31,7% à 4,58 dollars vers 18H00, ramenant la capitalisation à 815 millions de dollars, après avoir perdu jusqu'à 47% en début de séance.
Ce plongeon a été provoqué par une note du cabinet Wedbush Securities, qui a évoqué un possible dépôt de bilan et abaissé son objectif de cours à un dollar seulement par action.
Mais le titre est en baisse depuis l'été 2021, quand il avait atteint un pic à 370 dollars. Carvana avait alors atteint une valorisation de plus de 60 milliards de dollars, quelques jours après avoir fait part de son premier profit trimestriel.
Pour acheter leur voiture pendant la pandémie, les automobilistes se sont en effet tournés vers les sites en ligne comme Carvana proposant une livraison à domicile ou dans une sorte de distributeur automatique plutôt que d'aller chez le concessionnaire ou directement chez d'autres particuliers. Carvana peinait alors à répondre à la demande.
Mais avec la hausse des taux d'intérêt et le ralentissement économique, la demande s'est tassée et les prix des voitures d'occasion ont commencé à baisser. Au troisième trimestre, le nombre de véhicules vendus par Carvana a reculé de 8% par rapport à la même période en 2021.
La compagnie doit parallèlement payer beaucoup plus en intérêts pour l'acquisition des voitures et pour financer le rachat, a annoncé en février, d'Adesa, une société gérant des ventes aux enchères de voitures.
L'agence Bloomberg a rapporté mardi qu'une dizaine de créanciers de Carvana détenant environ 70% de la dette du groupe avaient signé un pacte pour négocier de façon unie avec l'entreprise, pendant au moins les trois prochains mois, autour d'une éventuelle restructuration.
Combiné au fait que les obligations de Carvana s'échangent à la moitié de leur prix, cela indique que "les risque de faillite augmentent", estiment les analystes du cabinet Wedbush.
Pour les analystes de JPMorgan toutefois, l'éventualité d'un dépôt de bilan imminent est "faible".
Les premiers remboursements ne sont pas dus avant 2025 et l'entreprise semble avoir suffisamment de liquidités à sa disposition pour fonctionner jusqu'à fin 2023, avancent-ils dans une note.