30/07/2021 - #Renault
Toujours pas de solution de reprise pour le sous-traitant automobile Sam
Par AFP
(AFP) - Les deux offres de reprise de l'équipementier automobile aveyronnais Sam, en redressement judiciaire, ont été jugées jeudi inacceptables en l'état par la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher.
Le tribunal de commerce de Toulouse devait examiner vendredi les offres de reprise de l'usine située près de Decazeville mais un renvoi va être demandé, a précisé la ministre.
"Très clairement, à ce stade, les deux offres qui ont été remises ne sont pas suffisamment solides et ne répondent pas aux critères de crédibilité et de pérennité que nous avons posés", a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point-presse, à l'issue de réunions avec les représentants du personnel et des élus à Rodez.
Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la Société aveyronnaise de métallurgie (Sam) a été placée en redressement judiciaire le 10 décembre 2019.
Les offres émanent de sociétés françaises: le groupe Alty, propriétaire de la fonderie Sifa Technologies à Orléans, et la Fonderie Trinquet, dont le siège est dans le Rhône. Le groupe espagnol CIE Automotive a retiré la sienne le 18 juin.
Si le 10 septembre le tribunal de commerce de Toulouse devait prononcer une liquidation judiciaire, "ce sera avec poursuite d'activité, financée par Renault", principal client de Sam, a assuré la ministre.
"Nous sommes dans une dynamique de recherche de solutions (...) Le compte n'y est pas. L'audit met en évidence la fragilité des projets, sur le volet investissement, trop optimistes sur des développements futurs, un apport insuffisant de compétences pour gérer le site", a-t-elle détaillé.
En l'absence de repreneur, Sam perd un million d'euros par mois, selon les chiffres donnés par Bercy.
"Les offres sont écartées en l'état. Soit les candidats sont capables d'apporter un financement satisfaisant, qui permettra d'enclencher un investissement de l'Etat et de Renault, soit ce sera un autre repreneur", a réagi la syndicaliste CGT Ghislaine Gistau.
La CGT, principal syndicat de l'entreprise, dit avoir reçu le 5 mai des engagements de Renault pour le maintien d'au moins 250 emplois, à l'issue d'une grève de 23 jours.
"Il y a de l'inquiétude, tant qu'on n'a pas de projet de reprise sérieux, a dit Mme Gistau. Ce que nous voulons, c'est une solution viable à long terme".
Les 350 salariés de SAM produisent notamment des carters dans l'usine de Viviez, dans l'ancien bassin minier de Decazeville, où l'emploi est rare.