25/10/2021 - #Mg
Schaeffler va pouvoir commercialiser sa direction électronique (steer-by-wire) à partir de mi-2022
Par Xavier Champagne
Chef de rubrique
L’équipementier allemand prévoit d’obtenir l’autorisation de commercialiser son système de direction électronique (steer-by-wire) d’ici mi-2022, en le greffant sur la crémaillère existante dans un premier temps, puis sous la forme d’un système complet d'ici 2025.
L’équipementier allemand Schaeffler prévoit que son système de direction électronique (steer-by-wire) sera certifié au second semestre 2022 à la norme de sécurité Iso 26262 ASIL-D, soit le plus haut niveau de gestion des risques.
Pour ce faire, son système d’actionneurs mécatroniques, qui remplace la colonne de direction et la crémaillère, est équipé de trois systèmes de contrôle redondants et deux moteurs électriques montés en parallèle.
Jusqu’à maintenant, son système, créé au départ par son partenaire Paravan, n’était installé, par dérogation, que sur les véhicules aménagés pour personnes handicapés. L'équipmentier a déjà équipé 9.000 véhicules, souvent sous forme de système déconnectable pour que le véhicule reste utilisable par un non-handicapé.
Outre, la direction électronique, contrôlé le plus souvent par un joystick à la place du volant, le système peut aussi intégrer une gestion électronique du freinage et de l’accélération (drive-by-wire).
Depuis 2019, Schaeffler perfectionne ce système et l’a testé en conditions extrêmes dans plusieurs véhicules de course automobile (AMG GT3, notamment). Il prévoit de commercialiser sa troisième génération, le "Space Drive 3", dès qu'il obtiendra sa certification, soit fin 2022, en "add-on" pour commencer, c’est-à-dire en se greffant sur la crémaillère existante.
"Ensuite, nous proposerons, sans doute avant 2025, des système complets en petites séries pour des constructeurs haut de gamme, explique un expert de l’équipementier. Cela se fera en post-production avec démontage des équipements à remplacer par notre système. Puis, en 2026-2027, nous débuterons la grande série, avec montage directement sur chaîne", explique-t-il.
Cette troisième génération est basée sur la norme logicielle Autosar, ce qui signifie qu'elle peut s'interfacer directement avec l'électronique du véhicule et ainsi être intégrée aux systèmes d'assistance automobile existants (Adas).
"Comme notre système est standardisable, il ne sera pas forcément plus cher qu'un système de direction mécanique, indique l'expert. Standardisé ne veut pas dire uniformisé, précise-t-il, le ressenti pourra être personnalisé pour chaque véhicule". L'actionneur de volant à retour de force, qui remplacera le volant conventionnel et la colonne de direction mécanique, pourra aussi supprimer les réactions indésirables, telles que les vibrations dues aux irrégularités de la chaussée. Il prendra aussi en charge les rapports de vitesse variables de la direction, permettant ainsi une nouvelle dynamique de conduite.
En réduisant l'espace nécessaire au système de direction, il ouvrira de nouvelles possibilités pour la conception de l’espace intérieur - comme celle de ranger le volant dans la console centrale en mode de conduite autonome.
"En termes de poids, il n'y aura pas beaucoup de différence avec un système mécanique classique", dit-il. "Les spécialistes des systèmes de direction, comme ZF, travaillent aussi sur ce sujet mais nous avons une longueur d'avance, estime-t-il, sur ce marché du steer-by-wire qui sera la norme en 2035".