13/10/2023
Saint-Etienne : l'usine de l'équipementier allemand Mécacentre occupée depuis dix jours
Par AFP
La quasi-totalité des 180 derniers salariés de l'équipementier allemand Mécacentre étaient en grève jeudi, pour le dixième jour d'affilée d'occupation du site stéphanois, a constaté l'AFP sur place.
"Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des salariés suivent le mouvement", a affirmé Abdelaziz Laidouni, délégué syndical CFDT, l'un des deux syndicats, avec la CGT, en pointe dans le conflit social, également suivi par FO et la CFE-CGC.
La préfecture a été saisie par les syndicats et par l'administrateur judiciaire de la société pour tenter de renouer le dialogue entre la direction et les représentants de salariés, qui achoppe sur le montant de la prime supra-légale de licenciement.
La direction de Mécacentre, une coentreprise détenue par les groupes allemands ZF et PWK, avait demandé début juillet son placement en redressement judiciaire dans un "contexte de profonde mutation du secteur automobile", avec une "hausse des coûts de production qui ne peut pas être complètement répercutés". Le chiffre d'affaires est en baisse régulière, tombé à 22 millions d'euros en 2022.
En l'absence de repreneur, les syndicats craignent que la liquidation de ce fabricant de pièces de liaison au sol pour l'automobile (rotule, cardan, croisillon de direction) ne soit prononcée dès le 25 octobre par le Tribunal de commerce de Saint-Etienne.
Vendredi matin, les grévistes de Mécacentre "seront en tête du cortège de la manifestation nationale intersyndicale qui démarrera devant la Bourse du travail de Saint-Etienne", assure Nordine Ait Zouaoua, délégué syndical CGT, depuis le vaste site industriel couvert de banderoles avec pour inscriptions "ZF m'a tué", "Merci patron", ou encore "Qui sème la misère récolte la colère".
Les syndicats envisagent en début de semaine prochaine un déplacement au siège du groupe, à Friedrichshafen (sud de l'Allemagne).
Contactée jeudi par l'AFP, la direction de Mécacentre n'était pas joignable. Les représentants des salariés affirment que "la plupart des dirigeants de la société ont déserté le site depuis la semaine dernière".