Publicité
Publicité
11/10/2024 - #Jaguar , #Jaguar Land Rover , #Land Rover , #Ford , #Tata

Portrait de Ratan Tata, légendaire magnat indien, décédé mercredi

Par AFP

(AFP) - L'industriel indien Ratan Tata, qui s'est éteint mercredi à l'âge de 86 ans, a réussi à transformer un groupe familial centenaire en un conglomérat de taille mondial présent dans plus de cent pays et réalisant plus de 165 milliards de dollars de chiffre d'affaires.

Né à Bombay le 28 décembre 1937, Ratan Tata a d'abord été un jeune homme affreusement timide qui caressait le rêve de devenir architecte.

Il était étudiant aux Etats-Unis lorsque sa grand-mère - qui l'avait élevé - lui demanda de rejoindre l'entreprise familiale, fondée par son arrière-grand-père Jamsetji Tata en 1868.

En 1962, le jeune Ratan a ainsi fait d'humbles débuts dans un atelier de Tisco (aujourd'hui Tata Steel), près des hauts fourneaux, logeant dans un foyer d'apprentis.

"C'était terrible à l'époque, mais en regardant en arrière, l'expérience a été très enrichissante, car j'ai passé des années main dans la main avec les ouvriers", avait-il confié, dans une rare interview en 1997.

Il a pris la tête de l'empire familial en 1991, surfant sur la vague des réformes libérales que l'Inde mettait alors en oeuvre.

A la conquête du monde

En 2004, il disait vouloir que le groupe Tata "déploie ses ailes bien au-delà de l'Inde", que "le monde soit sa demeure".

A coup d'acquisitions, le groupe a étendu ses activités aux produits de base, du sel au thé, en passant par l'horlogerie, les automobiles et l'hôtellerie de luxe.

Tata Sons, holding de tête de Tata Group, compte parmi ses sociétés les plus emblématiques Tata Motors, premier constructeur automobile indien (également propriétaire du britannique Jaguar Land Rover), le géant de la sous-traitance informatique Tata Consultancy Services ou encore Tata Steel (acier), Tata Global beverages (qui possède notamment le grand fabricant de thé Tetley Tea), Tata Chemicals (chimie) et Tata Teleservices (télécoms).

Goût du risque

Prompt aux risques calculés, il a décidé en 2004 d'introduire en Bourse Tata Consultancy Services, à une époque où beaucoup hésitaient à investir dans les valeurs technologiques.

En 2008, il a racheté à Ford les marques déficitaires Jaguar et Land Rover pour 2,3 milliards de dollars. Peu prévoyaient alors qu'elles redeviendraient rentables un an plus tard.

L'audacieux patron a eu moins de chance avec l'acquisition du sidérurgiste néerlando-britannique Corus pour 13,7 milliards de dollars, alors que la demande d'acier européen s'effondrait au profit de la Chine.

Il a aussi subi l'échec de son projet fétiche, la Tata Nano, voiture la moins chère du monde à 2.200 dollars, avorté faute d'adeptes dans une Inde où les consommateurs, soucieux de leur image, étaient peu enclins à rouler dans une "voiture du pauvre".

Ratan Tata a pris sa retraite en 2012, le jour de ses 75 ans.

Une retraite de courte durée, puisque le patriarche a dû brièvement reprendre les commandes de Tata Sons après l'éviction retentissante, en 2016, de son PDG Cyrus Mistry, qu'il avait lui-même adoubé quatre ans plus tôt.

L'empire traversait la plus grave crise de son histoire.

Premier patron extérieur à la famille Tata, le quadragénaire avait décidé des cessions pour surmonter des vents contraires et faire face à une dette de 30 milliards de dollars.

Mais Ratan Tata, anglophile et attaché à ses investissements britanniques, estimait que le groupe devait conserver ses actifs et ne pas réduire sa voilure internationale.

Il avait aussitôt apaisé les craintes concernant l'avenir du conglomérat en passant le relais à Natarajan Chandrasekaran, un vétéran de Tata.

Le conglomérat s'est depuis reconsolidé au point d'acquérir en octobre 2021 pour 2,4 milliards de dollars la compagnie aérienne Air India, criblée de dettes. L'empire familial récupérait ainsi un de ses joyaux, nationalisé dans les années 1950.

Les compagnies Tata ont réalisé plus de 165 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2023-24, dépassant les 365 milliards de dollars de capitalisation boursière à la fin de l'exercice fin mars.

Célibataire endurci, pilier de la communauté zoroastrienne parsi, il consacrait sa retraite à la gestion des activités philanthropiques du groupe et au financement de start-up.

M. Tata s'était inscrit sur Instagram à 81 ans. Il y partageait avec son million d'abonnés sa passion des voitures, des avions et des chiens.

Publicité

Réactions

Quel personnage ! Quel parcours !

1er constructeur indien en se basant sur quoi ?
;0)

Un homme vraiment exceptionnel.
Beaucoup d'associations, écoles, maisons de retraites, etc... fonctionne grâce aux milliards d'euro versés par TATA en Afrique et en Asie.
Que son âme repose en paix !!!

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles

Analyse

GM augmente la tension sur l’électrique

GM a tenu sa journée investisseur cette semaine dans le Tennessee. Le constructeur a fait peu d’annonces stratégiques mais a réitéré sa volonté d’être un leader dans les véhicules électriques. Son objectif est de trouver le bon compromis sur les plans technologiques et industriels pour parvenir rapidement à produire les véhicules profitablement.