19/10/2021 - #Tesla
Nickel : Après Tesla, la Nouvelle-Calédonie veut fournir les batteries européennes
Par AFP
(AFP) - Prony Resources (PRNC), la société qui vient d'annoncer un mega-contrat avec Tesla après avoir repris au printemps les mines calédoniennes de nickel du groupe brésilien Vale, souhaite aussi "alimenter la filière européenne des batteries", a indiqué son PDG Antonin Beurrier.
"L'accord signé avec Tesla fera du constructeur automobile américain notre premier client et de loin" a déclaré Antoine Beurrier, Président Prony Resources, lors d'un entretien téléphonique avec l'AFP dans le cadre d'une tournée de présentation de ses activités en Europe, "mais nous avons encore de la place pour la filière européenne des batteries, qui cherche à augmenter son indépendance stratégique".
"Le changement d'actionnaire annoncé le 31 mars 2021 a permis un changement de stratégie industrielle, et de nous concentrer sur un nickel hydroxyde cake, NHC, un produit intermédiaire destiné aux batteries automobiles notamment" a-t-il dit.
Grâce à un contrat pluriannuel de 5 à 7 ans, Prony va fournir quelque 42.000 tonnes de ce nickel à Tesla, ce qui doit permettre de produire quelque 200.000 batteries pour des voitures électriques.
Ce nouveau produit, qui fournira les unités de production de Tesla en Asie, est à la fois moins raffiné et plus cher que l'oxyde de nickel sur lequel le groupe se concentrait auparavant.
Depuis cinq mois, Prony a retrouvé une exploitation positive de ses activités, grâce à la baisse de 30% de ses coûts de raffinage (le groupe a fermé une de ses usines) et à la hausse des prix mondiaux du nickel et du cobalt, très recherchés pour la transition énergétique.
Prony Resources entend désormais produire un "nickel vert" et vise une empreinte carbone zéro en 2040, grâce notamment à des investissements dans l'énergie photovoltaïque et en capacité de stockage, qui pourraient être annoncés "d'ici la fin 2021", a indiqué A. Beurrier.
Au terme de la délicate recomposition du capital, et de l'équilibre industriel, financier et social négocié pendant de longs mois, Prony est désormais détenu à 51% par des acteurs locaux néocaledoniens (30% aux trois provinces, 12% aux salariés et 9% à un fonds local représentant les populations océaniennes et kanaks). 19% appartiennent au négociant de matières premières Trafigura basé à Singapour et Genève, et 30% à la compagnie financière de Prony, montée avec le management et le fonds d'investissement Agio appartenant à Trafigura.