16/05/2022
Michelin perturbé par les hoquets de l'industrie mondiale
Par AFP
(AFP) - Michelin a indiqué vendredi que sa production était perturbée depuis le début de l'année 2022 par les effets de la guerre en Ukraine, qui est venue s'ajouter à pandémie de Covid, à la hausse des coûts de matières premières et de l'énergie, et aux problèmes logistiques.
Le PDG du groupe Florent Menegaux a décrit une "désorganisation profonde des chaînes d'approvisionnement, avec l'inflation qui en résulte". "C'est un défi pour notre groupe qui nous oblige jour après jour à faire preuve de courage, de résilience et d'agilité", a souligné M. Menegaux au cours de l'assemblée générale des actionnaires du groupe à Clermont-Ferrand.
Le groupe a notamment dû trouver des ressources alternatives pour un composant de ses pneus, le noir de carbone, "qui venait de Russie pour approvisionner tous les sites européens", selon le PDG.
Le géant français du pneumatique a cependant enregistré au premier trimestre un chiffre d'affaires en hausse de 19%, à 6,48 milliards d'euros, porté par une progression des prix et des volumes, ainsi qu'une variation des taux de change favorable. Il compte accompagner l'explosion du marché des voitures électriques mais aussi se diversifier dans l'hydrogène ou le médical.
Après deux années de dividende réduit, l'assemblée générale a approuvé vendredi la distribution d'un dividende fortement rehaussé de 4,50 euros par action, payable dès le 19 mai 2022.
Les actionnaires ont également validé la division de la valeur nominale de l'action par quatre, à 0,50 euro, dans le but notamment de développer l'actionnariat des salariés, ainsi qu'une rémunération pour le PDG Florent Menegaux de 1,3 million d'euros, et 727.000 euros en actions.
Au cours d'une conférence de presse organisée à l'issue de l'assemblée générale, M. Menegaux a également commenté l'arrivée de Pierre Michelin, un des fils de l'ancien PDG Edouard Michelin, à la tête de la holding de la grande famille des fondateurs.
Mage-Invest détient 4,2% des actions et 7% des droits de vote du groupe, a-t-il précisé suite à la présentation de l'héritier dans Les Echos et La Montagne.
"Je suis très heureux de savoir que la famille Michelin continue d'investir dans Michelin", a déclaré M. Menegaux, tout en clarifiant fermement la place actuelle de la famille dans la gouvernance du groupe.
"Nous ne sommes plus une entreprise familiale, nous sommes une entreprise d'origine familiale. Aujourd'hui, ce n'est pas parce que vous détenez 4,2% des actions que vous pouvez décider ici ou là que vous allez diriger Michelin", a précisé M. Menegaux.