10/05/2022
Les dirigeants du G7 s'entendent sur un embargo progressif sur le pétrole russe
Par Reuters
(Reuters) - Les dirigeants des pays du G7 réunis dimanche en visioconférence à l'initiative du président américain Joe Biden ont annoncé être tombés d'accord pour infliger de nouvelles sanctions à Moscou, notamment en interdisant ou supprimant progressivement leurs importations de pétrole russe.
Dans un communiqué conjoint, les dirigeants du G7 dénoncent la "guerre d'agression non provoquée" lancée par le président russe Vladimir Poutine et réaffirment leur soutien total à l'Ukraine, dont le président Volodimir Zelensky avait été convié à participer à leurs échanges.
"Les actions du président russe jettent le déshonneur sur la Russie et sur les sacrifices historiques de son peuple", disent les dirigeants du G7 dans leur communiqué publié alors que le monde commémore la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945 et qu'un grand défilé militaire est prévu lundi à Moscou.
"Par cette invasion (de l'Ukraine) et par ses agissements en Ukraine depuis 2014, la Russie a violé l'ordre international fondé sur la règle de droit, en particulier la Charte des Nations Unies, rédigée au sortir de la Seconde Guerre mondiale afin de protéger les générations à venir du fléau de la guerre", ajoutent-ils.
Pour accentuer le coût de la guerre pour "le régime du président Poutine", les dirigeants du G7 s'engagent à prendre collectivement une série de mesures destinées à isoler davantage Moscou sur la scène internationale.
"Nous nous engageons à éliminer progressivement notre dépendance vis-à-vis de l'énergie russe, notamment en réduisant progressivement ou en interdisant l'importation de pétrole russe. Nous veillerons à procéder en temps opportun et de manière ordonnée, en laissant le temps au monde de trouver d'autres sources d'énergie", indiquent les dirigeants des sept économies les plus développées.
Le G7 s'engage également à "interdire ou empêcher la fourniture de services clés dont dépend la Russie", ainsi qu'à continuer à prendre des sanctions contre "les banques russes connectées à l'économie mondiale et qui revêtent une importance capitale d'un point de vue systémique pour le système financier russe".
Les grandes puissances entendent enfin cibler les médias russes diffusant la propagande de Moscou, qui affirme vouloir "dénazifier" l'Ukraine, ainsi que les soutiens de Vladimir Poutine.
"Nous poursuivrons et nous intensifierons notre campagne à l'encontre des élites financières et des membres de leur famille qui soutiennent le président Poutine dans l'effort de guerre et qui dilapident les ressources du peuple russe", lit-on dans le communiqué.
Les Etats-Unis, qui imposent déjà un embargo pétrolier à la Russie, alors que l'Union européenne continue de discuter du sien, ont dévoilé au même moment une nouvelle série de sanctions visant la banque Gazprombank, l'industrie de l'armement russe ou encore les exportations de matériel nucléaire vers Moscou.