Publicité
Publicité
14/09/2020 - #Nissan

Le procès de Greg Kelly, l'ex-assistant de Ghosn, s'ouvre mardi à Tokyo

Par AFP

(AFP) - L'ancien collaborateur de Carlos Ghosn, Greg Kelly, se retrouve avec Nissan à partir de mardi dans le box des accusés d'un procès fleuve à Tokyo, relatif aux paiements différés supposés avoir été promis en cachette à l'ancien magnat de l'automobile.

Depuis la fuite rocambolesque au Liban de son ancien grand patron, lequel a ainsi échappé à la justice japonaise, M. Kelly se retrouve en première ligne sur ce volet de la tentaculaire affaire Ghosn.   

Ce juriste américain, dont le 64e anniversaire coïncide avec la date d'ouverture du procès, est aussi la seule personne physique à y être jugée, Nissan comparaissant en tant que personne morale.
Le procès doit durer environ dix mois et intervient près de deux ans après l'arrestation au Japon de MM. Ghosn et Kelly.

La question centrale promet des débats arides: de 2010 à 2018, Nissan et Greg Kelly ont-ils illégalement et sciemment omis de mentionner dans les rapports boursiers annuels du groupe une rémunération totale d'environ 9,2 milliards de yens (73 millions d'euros) que M. Ghosn était censé toucher plus tard?  
Oui, dit Nissan, qui va plaider coupable pour sa part selon plusieurs sources interrogées par l'AFP.
Greg Kelly clame en revanche son innocence depuis le début, tout comme Carlos Ghosn. "Je n'ai rien fait de mal", a-t-il réaffirmé dans un entretien à l'AFP début septembre.

Sur ces paiements différés, "Carlos Ghosn n'a jamais perçu quoi que ce soit et n'a jamais obtenu la promesse de quoi que ce soit", a-t-il ajouté.
   
Témoins apeurés
Nissan et le parquet assurent au contraire avoir accumulé des preuves selon lesquelles ces paiements futurs avaient été garantis à M. Ghosn. Ils auraient donc dû être déclarés dans les rapports du constructeur automobile, en vertu des règles boursières japonaises.
Les enquêteurs ont amassé une somme astronomique de documents dans ce dossier. La défense de M. Kelly se plaint toutefois de n'avoir eu accès qu'à une fraction de ces pièces. Mais "nous n'avons pas d'autre choix que d'essayer de commencer enfin le procès", a déclaré à l'AFP l'un de ses avocats, James Wareham. 

L'ouverture du procès a été reportée cinq fois, et son client, libéré sous caution depuis Noël 2018 mais avec l'interdiction de quitter le Japon, souhaite avancer dans l'espoir de retrouver un jour ses proches aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.
Même si M. Kelly encourt jusqu'à dix ans de prison et que le taux de condamnation au pénal est extrêmement élevé au Japon (plus de 99%), "il y a toujours une chance raisonnable qu'il soit acquitté", selon l'avocat.   

Mais son client part aussi avec un autre sérieux désavantage. "Des témoins étrangers très utiles pour M. Kelly n'ont pas confiance dans le système judiciaire japonais", craignant de tomber dans un piège et d'être arrêtés dès leur arrivée au Japon, comme M. Kelly fin 2018. "Ils ont peur. Ils ne viendront pas témoigner au Japon", a déploré Me Wareham.   

Le parquet et le tribunal ont par ailleurs rejeté la demande du camp Kelly d'autoriser des témoins à être auditionnés hors du Japon par vidéoconférence.
   
Nissan fait profil bas
Nissan lui reste discret sur le procès, alors que le groupe était plutôt volubile jusqu'à récemment concernant les nombreuses malversations financières reprochées à Carlos Ghosn.
"Nous ne commentons pas une affaire en cours", s'est contentée de répondre une porte-parole du constructeur automobile à l'AFP.
Le groupe semble presque gêné d'en être arrivé là. Le procès risque de générer une "agitation médiatique" négative pour son image, craint une source proche de Nissan sondée par l'AFP.   

L'un des témoins clé du procès sera Hari Nada, ancien collaborateur de Greg Kelly chez Nissan, et dont le rôle dans toute l'affaire Ghosn est nimbé de lourds soupçons de conflit d'intérêts.
Car si M. Nada a bénéficié d'un statut de lanceur d'alerte en échange de son étroite collaboration avec le parquet japonais, il aurait lui-même bénéficié autrefois du "système Ghosn".
Il est toujours employé par Nissan, qui l'a cependant écarté de son département juridique depuis octobre 2019.
Hiroto Saikawa, l'ancien directeur général de Nissan, va aussi comparaître au procès en tant que témoin seulement, n'ayant pas été inquiété par la justice japonaise bien qu'il ait reconnu l'an dernier avoir touché des rémunérations inappropriées sous l'ère Ghosn.

Publicité

Réactions

Parodie de justice ,en plus il va payer pour l’évasion De son patron,même pas accès au dossier!!!!

C'est de la piètre et lamentable comédie humaine de la société du spectacle.
Avec du pathétique, du dérisoire, du théâtrale, des boucs émissaires, des politiques, des avocats véreux, les médias du sensationnel trash, sans compter de doctes analyses sociétales et économiques de professeurs d'université en mal de notoriété et spécialistes girouettes dans une parfaite verticalité hiérarchique !
Il y aura le châtiment des innocents car ils ont fait leur devoir d'obéissance dans les usines et lieus de travail, et les vrais coupables ne seront pas désignés sans oublier de récompenser les non-participants !! Cela va prendre des années et les banques et avocats calculent déjà leurs commissions retro actives et frais non dus injustifiés !! Le procès suivant sera le dépeçage de Nissan et ceci sera une autre saga.

Il mérite une grâce Kelly..
;0))

Mauvais signe, Grace Kelly était aussi américaine...et est morte d'un crash de voitures. Au Liban on fait des prières !! Chez nous il est temps que Billancourt revende vite à la baisse leurs portefeuille d'actions pourries !!

... Revendre à la baisse les actions détenues par "Billancourt" ?
Hum ... En voilà une recommandation bien "toxique" ...
Sans parler des pertes latentes induites ... Et pour les "chantiers en cours" sur l'aboutissement des développements communs ... Cà se passe comment ?
... Ce qui a été fait une fois pour Nissan pourrait bien être fait une deuxième fois, forcément, différemment. ... Quoique réduire les charges fixes et semi variables, c'est toujours un peu la même "musique" ... Il faut une volonté "politique" et des bonshommes pour "mettre en oeuvre" ... Le sujet est d'ailleurs en cours de traitement ... Après y a le plan produits et à cet égard il y a des modèles à paraître ...
Certes l'environnement externe (et interne) a bougrement changé mais le pire est loin d'être sûr ... !
En tous cas à cet instant ...
A l'échelle du Japon, "Nissan" c'est "un peu" leur Renault à eux et comme tel, ils sont soutenus par l'Etat en dépit du départ "précipité" de Shinzõ Abe ...
;0)

Avec le Covid 19 le pire n'est pas loin d'être sûr !!
Ils font quoi du canard boiteux de Mitsubishi qui perd de l'argent aussi chez eux...et sans grande chose d'innovant à vendre...comme Nissan d'ailleurs !!
Au fait c'est qui Toyota chez eux...et en plus se permettent de même pas faire de course aux VE ??
Il me semble que Toyota sent depuis longtemps qu'ils n'est pas encore le MOMENT VENU ou on peut gagner de l'argent avec un VE...et si on pourrait encore faire baisser la consommation d'une voiture thermique ??
Nous voyons que VW s'acharne à mettre une batterie de 500 kg sur une petite iD3 au prix délirant ...avec du tout plastique merdique dedans (fini les tableaux bien ajustés) et des touches tactiles au paramétrage abscons pour doigts gras !!
Comment peut-on gagner de l'argent avec cela ???
Question pour un spécialiste: pourquoi s'acharnent-t-ils en Allemagne à dépenser 3 milliards d'euros en bornes de recharge, si tout le monde charge à domicile ?
Comme dirait l'aigle du Poitou...la pente (de la recharge) est forte et le bénéfice faible !!

Me semble-t-il ... plus bossu qu' "aigle du Poitou"...si il s'agit bien de l'ex dirco de Jacques Vabre ...
"Les gens sont méchants" comme disait l'humoriste ...
;0)

La grâce matinée ne sera pas de tout repos...
;-)

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles

Analyse

Les ambitions françaises de Luca de Meo pour Renault et l’enthousiasmant projet véhicule électrique à moins de 20.000 euros

Parmi les éléments qui ont filtré du document qui résume les perspectives que Luca de Meo dessine pour Renault, il en est un qui mérite une attention particulière : c’est l’annonce d’une mobilisation forte des équipes autour de l’objectif de concevoir et de produire en France un véhicule électrique à batterie qui serait vendu à moins de 20.000 euros. Inscrit dans une perspective stratégique de reconnexion de Renault au site France, ce projet est aussi habile politiquement que pertinent économiquement.