13/07/2023
Le Grand Paris va préciser le report d'une étape clé de sa ZFE
Par AFP
La métropole du Grand Paris (MGP) va préciser jeudi le report, probablement à janvier 2025, de l'interdiction à la circulation de 380.000 véhicules polluants classés "Crit'Air 3", une étape majeure de sa Zone à faibles émissions (ZFE) pour lutter contre la pollution de l'air.
Cette nouvelle phase d'interdiction, déjà reportée de juillet 2022 à juillet 2023, est la troisième étape de la mise en place de la ZFE du Grand Paris, la plus grande de France avec 7,2 millions d'habitants, après l'interdiction à la circulation des véhicules non classés et Crit'air 5 en juillet 2019, puis des Crit'air 4 en juin 2021.
La vignette Crit'Air 3 concerne les véhicules essence immatriculés avant le 1er janvier 2006 et les moteurs diesel immatriculés avant le 1er janvier 2011.
Le 30 juin, le conseil métropolitain devait se prononcer sur un report au 1er janvier 2025 de cette troisième étape, mais la séance a elle-même été reportée en raison des violences urbaines.
Cette étape clé de la ZFE n'est de facto pas entrée en vigueur le lendemain, le président de droite Patrick Ollier s'estimant "couvert juridiquement" puisque "la décision était soumise à deux conditions qui ne sont pas remplies".
Il fait référence à la garantie de l'Etat pour un prêt à taux zéro afin de changer de véhicule, et au contrôle automatisé.
Instaurées par la Loi d'orientation des mobilités en 2019 puis renforcées par la Loi Climat de 2021, les ZFE visent à lutter contre la pollution aux particules fines et aux oxydes d'azote, responsables de maladies respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques, et d'au moins 40.000 décès par an, selon Santé publique France.
Les élus du Grand Paris, de droite comme de gauche, reprochent au gouvernement sa "procrastination" sur le sujet.
La mise au point, lundi, du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, qui a assoupli les règles pour les agglomérations où la qualité de l'air est meilleure, "ne change rien pour la Métropole du Grand Paris, qui est dans les cinq métropoles concernées par les dépassements de seuil", souligne Sylvain Raifaud, président du groupe écologiste.
Majoritaire à la MGP, la droite propose un report de 18 mois, au 1er janvier 2025, ce qui correspond au calendrier prévu dans la loi Climat.
Les groupes de gauche sont plutôt favorables à un report plus court, au 1er janvier 2024.
Les écologistes misent sur une "phase pédagogique d'un an, sans sanction car il n'y aura pas de contrôle", souligne M. Raifaud, qui réclame aussi une exemption pour les personnes qui utilisent très peu leur véhicule.
Les communistes, eux, veulent que la MGP multiplie par cinq, de 12 à 65 millions d'euros, le budget alloué aux subventions pour changer de véhicule.