02/12/2021 - #Renault
Le gouvernement "en contact" avec des entreprises "susceptibles de créer de l'emploi" pour les salariés de la SAM
Par AFP
(AFP) - Le gouvernement est en contact "avec plusieurs entreprises susceptibles de créer de l'emploi" dans le bassin de Decazeville après la liquidation du sous-traitant automobile SAM, a affirmé mercredi la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, prise à parti par plusieurs sénateurs.
"Nous accompagnons des projets d'implantation, qui je l'espère pourraient arriver à Decazeville et permettre de renverser la vapeur et créer de l'emploi sur ce site industriel, mais je ne fais pas de promesse pour l'instant" a déclaré la ministre, pressée de questions par des sénateurs de tous bords sur l'avenir de la Société Aveyronnaise de Métallurgie (SAM), qui fabriquait des carters de voitures.
Mercredi après-midi, plusieurs milliers de personnes, dont beaucoup de métallos, s'étaient rassemblés parallèlement à Viviez dans l'Aveyron où la SAM doit cesser son activité après la liquidation judiciaire de l'entreprise prononcée vendredi par le tribunal de commerce de Toulouse, ce qui va priver d'emploi 333 salariés du site.
Devant le Sénat, lors de la séance de questions au gouvernement, la ministre a souligné que Renault, unique client de la SAM qui a refusé d'accompagner un plan de reprise de l'entreprise, s'était engagé mardi à fournir "un accompagnement individuel à chaque salarié, y compris financier".
Elle a aussi rappelé que l'Etat avait mobilisé "le fonds de reconversion des salariés de la filière fonderie", avec "notamment 15.000 euros de financement activable pour une formation, et 5.000 euros pour faciliter une mobilité professionnelle".
Le sénateur Alain Marc (Aveyron, les Indépendants) s'est ému d'une probable délocalisation de l'activité "en Roumanie" permise par Renault.
"Si on veut réindustrialiser la France, il faut vraiment sauver la SAM", a pour sa part lancé le sénateur Jean-Claude Anglars (Aveyron, les Républicains), tandis que la sénatrice Angèle Préville (Socialiste-Ecologiste et Républicains, Lot) a qualifié de "capitulation" la fermeture de la SAM, "l'exemple même de désindustrialisation organisée par un groupe automobile français avec la complicité du gouvernement, principal actionnaire"
S'adressant directement aux salariés concernés, Mme Pannier-Runacher, qui passe beaucoup de temps à vanter la réindustrialisation du pays permise par le plan de relance, a convenu que "le choc est terrible".
"Vous avez l'impression que le monde s'effondre, vous n'êtes pas responsables de la situation. Ce n'est ni la qualité de votre travail, ni votre engagement qui sont en cause et vous nous trouverez, vous me trouverez, toujours à vos côtés" leur a-t-elle dit.