19/11/2020
Le gouvernement britannique veut accélérer le passage à l’électrique
Par Xavier Champagne
Chef de rubrique
Le gouvernement britannique souhaite mettre un terme à la vente de nouveaux véhicules thermiques en 2030, dans le cadre d’un plan de lutte contre le changement climatique qui prévoit également la création d’usines de batteries et d’électrolyseurs d’hydrogène vert.
"Nous allons mettre fin à la vente de VP et de VUL neufs à essence et Diesel en 2030, a affirmé le Premier ministre britannique Boris Johnson. Cependant, nous autoriserons la vente de véhicules hybrides capable de parcourir une distance significative sans émettre de CO2 jusqu'en 2035". Cela signifie que les hybrides seront également interdits en 2030 et les hybrides rechargeables après 2035.
Cette annonce s’inscrit dans le cadre d’un plan de lutte contre le changement climatique doté de 12 milliards de livres sterling de fonds publics, et potentiellement trois fois plus provenant du secteur privé, prévoit le gouvernement britannique. "Ce plan intervient un peu moins d’un an avant la Conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP26) qui se tiendra à Glasgow (Royaume-Uni), fait remarquer Ian Fletcher d’IHS Markit. Il vise à mettre le pays sur une trajectoire de zéro émission de gaz à effet de serre d'ici 2050, afin de respecter les engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris de 2016. Bien qu'une interdiction des modèles thermiques en 2040 semblait suffire à atteindre cet objectif, il y a eu une augmentation substantielle des émissions moyennes de CO2 pour les VP neufs en 2018 et 2019, rendant plus difficile l’atteintes des objectifs", analyse-t-elle.
582 millions de livres sterling en incitations à l'achat de véhicules électriques
"Nous allons notamment investir plus de 2,8 milliards de livres sterling dans les véhicules électriques", a déclaré le Premier ministre. Selon BBC News, 1,3 milliard de livres sterling sera investi pour le déploiement des bornes et près de 500 millions seront dépensés au cours des quatre prochaines années pour le développement et la production locale de batteries pour véhicules électriques.
Il est également prévu de consacrer 582 millions à des incitations à l'achat de véhicules électriques. Ce sera nécessaire, au vu de leurs performances encore modestes : ils représentent 5,5% des immatriculations à fin octobre (et les hybrides rechargeables 3,6%).
En outre, un fonds d’investissement doté d’un milliard de livres sterling sera mis en place pour soutenir le développement et la commercialisation d’innovations vertes, "comme la première batterie à air liquide au monde en cours de développement à Trafford", a souligné le Premier ministre.
Le plan inclut l'exploitation de centrales éoliennes en mer, le déploiement de 5 gigawatts d’électrolyseurs pour la fabrication d'hydrogène vert ainsi que le développement d'une nouvelle génération de réacteurs nucléaires. Des investissements seront également réalisés pour le captage et le stockage du carbone, à travers notamment un vaste plan de plantation d'arbres. Le gouvernement britannique a également pour ambition de faire de la City de Londres le centre mondial du financement vert.