L'équipementier Schaeffler veut racheter Vitesco et former un poids lourd de l'électromobilité

La transaction valoriserait Vitesco à 3,64 milliards d'euros, selon le quotidien Handelsblatt.

La future société commune devrait employer plus de 120.000 personnes et disposer d'une centaine de sites de production dans le monde ainsi qu'une quarantaine de centres de recherche et développement.

Schaeffler se dit "convaincu que la fusion avec Vitesco améliorera considérablement sa compétitivité, en particulier dans le domaine de l'électrification", qui représente une mutation majeure pour les équipementiers automobiles.

"Schaeffler et Vitesco disposent d'un portefeuille technologique très complémentaire", ajoute le fabricant allemand, l'un des leaders mondiaux des roulements mécaniques utilisés dans l'automobile et l'aéronautique.

Le groupe Schaeffler, détenu par la famille du même nom, est en train de remodeler son empire industriel à mesure que le passage aux véhicules électriques s'accélère.

Les équipementiers, piliers de l'industrie allemande, doivent adapter à marche forcée leurs productions traditionnelles liées aux moteurs thermiques, des pneumatiques aux freins en passant par les systèmes de propulsion et les différents capteurs.

Le conseil d'administration de Vitesco Technologies va désormais "évaluer" l'offre, a indiqué l'entreprise lundi.

Son titre s'est envolé lundi de plus de 20%, atteignant un plus haut de 91,30 euros et prenant la tête du MDax des valeurs moyennes dans la matinée.

Celui de Schaeffler a d'abord reculé de 4,2% dans l'indice SDax (petites valeurs) avant de repasser dans le vert.

L'objectif est de boucler l'acquisition au quatrième trimestre 2024.

La fusion des deux entreprises doit permettre de réaliser des économies de coûts de 600 millions d'euros par an avant intérêts et impôts, selon le communiqué.

Le projet a de fortes chances d'aboutir alors que la famille Schaeffler détient déjà, par le biais d'une holding, près de 50% de Vitesco technologies.

L'entreprise est l'ancienne division d'engrenages du groupe Continental, dont le géant allemand, l'un des plus grands équipementiers mondiaux, avait finalisé la scission en 2021.

La famille Schaeffler est aussi l'actionnaire principal de Continental, dont elle détient 46%. Son OPA hostile sur l'équipementier, en 2008, l'avait conduit au bord de la faillite.

Coup de frein économique en Europe et en Chine, hausse des taux d'intérêt et envolée des coûts de l'énergie : l'industrie automobile allemande, qui emploie quelque 770.000 personnes outre-Rhin, souffre de ce cocktail menaçant au moment où elle doit investir des sommes colossales dans son électrification.