12/06/2023
Démantèlement d'une filière soupçonnée du vol de 50.000 pots catalytiques
Par AFP
Une vaste opération ayant mobilisé plus de 170 gendarmes a permis de démanteler une bande de malfaiteurs soupçonnée d'avoir volé plus de 50.000 pots catalytiques dans plusieurs régions de France pour les exporter principalement vers la Pologne, a annoncé vendredi le parquet de Nîmes.
Riches en rhodium, métal six fois plus cher que l'or, et autres métaux rares, les pots catalytiques attisent les convoitises de plus en plus de voleurs qui les revendent à l'étranger.
L'opération de gendarmerie lundi a permis l'interpellation de 15 personnes et la saisie de 143.500 euros, 1.250 pots catalytiques, 12 véhicules, du matériel de découpe de pots, des armes et des produits stupéfiants, a détaillé dans un communiqué la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.
La procureure n'a pas précisé où les interpellations avaient eu lieu mais a précisé qu'une "salle de jeu clandestine" avait aussi été découverte.
"Le butin était évalué à 1.500 pots par semaine, soit un total de plus de 50.000 pots catalytiques et plusieurs centaines de milliers d'euros" depuis que les gendarmes de Mende (Lozère) ont identifié en octobre cette "équipe de voleurs rayonnant sur plusieurs départements", a-t-elle expliqué.
"Les pots dérobés sur le territoire national étaient centralisés chaque semaine dans la Somme, puis chargés dans un semi-remorque à destination de l'étranger, pour le compte d'une société polonaise de traitement et de valorisation des déchets dangereux faisant usage de documents inexacts", a ajouté Mme Gensac.
A l'issue de leurs gardes à vue, 14 des personnes interpellées ont été mises en examen du chef de "vols et recels en bande organisée" et "gestion et exportation de déchets dangereux en bande organisée". Neuf ont été placées en détention provisoire et cinq sous contrôle judiciaire, selon la procureure.
Obligatoire depuis les années 90, le pot catalytique est une partie du système d'échappement qui sert à réduire les émissions polluantes des voitures.
Sur les marchés très spéculatifs des métaux, le très volatil cours du rhodium a explosé sous l'effet de la reprise de l'industrie automobile post-Covid. Il y a trois ans le gramme de rhodium, dont une vingtaine de tonnes seulement sont produites chaque année, pour plus de 80% en Afrique du Sud, s'achetait environ 160 euros. Au 1er janvier dernier, il fallait débourser plus de deux fois plus, 335 euros.
La courbe des vols de pots catalytiques, qui peuvent contenir jusqu'à 1,5 gramme de rhodium, a épousé la même trajectoire.