07/01/2022 - #Tesla , #Chrysler , #Lucid , #Rivian , #Ford , #Chevrolet , #Ram , #Stellantis
Chevrolet se positionne sur le marché des pick-up électriques
Par AFP
(AFP) - Chevrolet a dévoilé mercredi la version électrique de son pick-up, le Chevrolet Silverado EV, tentant comme Ford de protéger ses positions sur le très populaire et rentable segment des pick-up face à Tesla et à d'autres start-up montantes.
Présenté à l'occasion du grand salon de la tech à Las Vegas, le Chevrolet Silverado EV sera d'abord disponible dans deux configurations : un modèle destiné aux professionnels à 40.000 dollars, qui entrera en production au printemps 2023, et un modèle plus luxueux baptisé RST First Edition à 105.000 dollars, en production fin 2023.
Le véhicule arrivera sur un marché déjà bien occupé, à commencer par la version électrique du pick-up de Ford, le F-150, qui doit débuter au printemps également à un prix de base de 40.000 dollars environ.
La start-up Rivian a elle engagé en septembre dernier la production de ses premiers pick-up destinés à la vente, baptisés R1T, suivie, fin 2021, par le Hummer électrique de GM.
Une autre start-up, Bollinger, prévoit de débuter la production de son pick-up fin 2022 tandis que Canoo doit lancer le sien début 2023.
La marque Ram du groupe Stellantis offrira pour sa part un véhicule électrique en 2024.
Tesla a, de son côté, présenté un "cybertruck" qui devait être initialement disponible fin 2021 mais a été depuis reporté, sans date précise.
"Jusqu'à présent, jusqu'au lancement du R1T de Rivian, tous les véhicules électriques aux Etats-Unis étaient des berlines ou des SUV", souvent prisés d'une clientèle aisée, rappelle Garrett Nelson, spécialiste du secteur automobile au cabinet CRFA.
Or les trois véhicules les plus vendus aux Etats-Unis sont des pick-up : le F-150, le Ram et le Chevrolet Silverado.
Ford et GM, qui ont engagé ces derniers mois un réel tournant vers les voitures sans émission après avoir longtemps laissé Tesla dominer ce marché aux Etats-Unis, "se pressent de proposer une version électrique de leurs modèles les plus populaires", avance M. Nelson.
Jeu largement ouvert
Les constructeurs traditionnels de Detroit ont certes pris un temps de retard mais après avoir fait de grandes promesses ces deux dernières années, leurs investissements "commencent simplement à se concrétiser", remarque Jessica Caldwell du cabinet Edmunds.
Comme les véhicules électriques ne représentent encore qu'environ 3% des ventes totales de véhicules aux Etats-Unis, le jeu est encore largement ouvert et de nombreux acteurs tentent leur chance.
Stellantis a ainsi annoncé mercredi que sa filiale Chrysler ne lancerait plus que des voitures électriques à partir de 2028 et a dévoilé un large partenariat avec Amazon, comprenant la commande de "milliers" de véhicules électriques "par an" à partir de 2023 chez RAM
Réticence des consommateurs
Les grands constructeurs se concentrent surtout maintenant sur des véhicules avec une autonomie plus importante, sur les SUV et les pick-up, "des segments où les volumes, et les marges, sont plus importants", remarque Jessica Caldwell.
Jusqu'à présent, "les start-up ont certainement suscité plus d'engouement", relève la spécialiste. A leur entrée à Wall Street en novembre, Rivian et Lucid ont rapidement valu plus que GM et Ford alors même que les deux jeunes entreprises venaient à peine de démarrer leur production.
Mais ces petites sociétés n'ont pas le réseau de concessionnaires des constructeurs établis, leur notoriété ou leur budget marketing.
La demande pour certains véhicules semble suivre : Ford a annoncé mardi qu'au vu de la forte demande, il allait presque doubler les capacités de production du F-150 Lightning, à 150.000 véhicules par an.
Mais "il y a encore de la réticence de la part des consommateurs à acheter des véhicules électriques, pas seulement pour le prix d'achat mais aussi pour l'installation d'un chargeur à la maison", remarque Garrett Nelson.
Le grand plan d'investissement "Build Back Better" de Joe Biden prévoit de généreuses incitations financières pour le secteur. "Le fait que son adoption soit encore en suspens est clairement un revers", ajoute-t-il.