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22/03/2022 - #Jaguar , #Land Rover , #Ford

Carburants : ce qu'il faut savoir sur le bioéthanol

Par AFP

(AFP) - Après une année 2021 record, les professionnels s'attendent à ce que les ventes de bioéthanol augmentent encore fortement cette année. Confrontés aux augmentations inédites des prix de l'essence et du diesel, de nombreux automobilistes choisissent ce carburant moitié moins cher, mais qui n'est pas forcément une solution au changement climatique.

Qu'est ce que c'est ?
Le bioéthanol, commercialisé sous le nom de Superéthanol-E85 ou E85, est un carburant où l'alcool, l'éthanol, remplace une partie de l'essence contenue dans les carburants traditionnels.

Deux types d'éthanol existent : le synthétique, issu du pétrole, et le biologique, le bioéthanol, fabriqué à partir de blé, de maïs ou de betteraves sucrières.

L'éthanol est présent dans tous les carburants suivant des proportions différentes. L'E85, lui, contient entre 65 et 85% de bioéthanol, contre 5 à 10% dans les carburants fossiles.

Depuis un siècle
L'utilisation de l'éthanol comme carburant ou composant remonte aux années 1920. Eclipsé par le pétrole dans les années 1960, son utilisation est relancée en 1973 après le choc pétrolier.

Aujourd'hui, 30% des stations-service françaises proposent du bioéthanol, soit 2.739 selon le site bioethanolcarburant.com.

Depuis plusieurs mois, le bioéthanol, vendu en France depuis 2007, connaît un pic de popularité. Selon les chiffres de la Collective du bioéthanol, les ventes de l'E85 ont augmenté de 33% en 2021 par rapport à 2020, pour atteindre 4% des ventes d'essence.

En cause, des taxes inférieures et donc un prix très attractif : 0,93 centime le litre en moyenne la semaine dernière en France, moitié moins qu'un carburant classique.

Comment l'utiliser ?
La première option est d'acheter un véhicule déjà équipé. Si les constructeurs automobiles restent dubitatifs, certains se sont déjà lancés, comme Ford et Jaguar-Land Rover qui ont vendu près de 6.000 véhicules adaptés en 2021.

Autre possibilité : la conversion de son véhicule. En 2021, plus de 30 000 automobilistes ont installé un boîtier homologué dit "flex fuel" dans un garage agréé, soit deux fois plus qu'en 2020 selon la Collective. Mais il en coûte entre 700 et 1.600 euros, selon les installateurs.

Alors Mathilde, étudiante de 21 ans dont le nom a été modifié, a choisi une autre option : pour "600 euros", elle a effectué en septembre une reprogrammation, c'est-à-dire une modification des paramètres de son véhicule.

"J'ai calculé que mon investissement serait rentabilisé au bout de 11.000 kilomètres et je les ai déjà faits", a-t-elle souligné.

Pierre, dont le prénom a également été modifié, a fait le même choix.

"Ça me trottait dans la tête depuis pas mal de temps et quand l'essence a dépassé les deux euros, j'ai foncé", dit le chef pâtissier de 51 ans qui a vu le prix de son plein passer de 100 à 45 euros.

Reste que cette pratique est illégale : la loi interdit la modification des paramètres d'une voiture figurant sur sa carte grise.

Pas une solution durable
Le bioéthanol coûte moins cher et il émet moins de CO2 au litre que les carburants traditionnels, mais il est nécessaire en plus grande quantité : un véhicule éthanol consomme en moyenne 15 à 25% de carburant en plus qu'une voiture essence.

Et comme le bioéthanol provient majoritairement de cultures alimentaires, à commencer par la betterave, il faut également inclure les émissions de gaz à effet de serre liées à ces cultures pour évaluer son impact climatique complet.

Or sur l'ensemble du cycle, les biocarburants utilisés en Europe ont une empreinte carbone inférieure de seulement 2% à celle de l'essence, estimait l'International Council on Clean Transportation (ICCT) dans une grande étude comparative publiée en 2021.

En outre, la production d'éthanol renforce les effets néfastes de l'agriculture industrielle sur les sols, l'eau et l'air. Pour produire du maïs ou des betteraves de façon intensive, l'usage de pesticides de synthèse comme les néonicotinoïdes est ainsi très souvent pratiqué, prévient l'association Inspire dans son "co-guide de l'automobile".

Enfin, la filière pourrait se heurter à un souci de taille dans les prochaines années : sa capacité à répondre à la demande face aux règlementations européennes.

L'Europe limite en effet à 7% la part de biocarburants issus de cultures alimentaires dans l'énergie des transports. En 2019, bien avant l'explosion de 2021, la France culminait déjà à 6,8%. 

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Réactions

La Terre doit nourrir pas partir en fumée,mais comment résister devant les prix,ma vieille P2 roule à la betterave depuis longtemps et sans modifs un plein de 95 tous les quatre et le Check s’éteint.
Les Brésiliens connaissent depuis longtemps

Les brésiliens ne roulent pas à l'E85 mais à l'E22 qui passe à 25.
Nos gouvernements successifs ont toujours eu besoin de préserver le vote écolo et tout en se laissant manipuler par le lobby de l'éthanol qui les enfume avec un carburant soi-disant vert, parce qu'à base de plantes, ce qui n'a absolument rien à voir !
Ceci est bien précisé dans l'article aucun gain, ou alors peanuts sur l'empreinte carbone donc inutile.
L'éthanol de 1ère génération à base de graines ou de racines est une totale impasse idéologique et écologique. Et comme le précise notre ami Boise, gardons déjà de quoi nourrir la planète.
Il faudrait en fait considérer la production d'éthanol de 2ème génération, avec les déchets des plantes ou autres composées organiques de récupération susceptible d'en produire comme avec les tourteaux de colza ou autres. Reste que les tracteurs agricoles et autres moissonneuses qui produisent tout ceci en se gavant de bon gazole devrait déjà en premier fonctionner avec de l'éthanol de 2nd génération pour que le cycle commence à être vertueux.
Donc aujourd'hui la détaxe de l'éthanol est totalement injustifiée et n'est là que pour faire plaisir aux producteurs qui de toutes façons ont déjà atteint le plafond de production autorisé et limitant les surfaces agricoles qui y sont consacrées.
Une remarque en passant, je note qu'il y a une recrudescence d'incendies de voitures en ce moment au bord des routes, encore la semaine dernière au bord e la N12. Relation de cause à effet ??
;0)

Comment la production de betterave peut-elle produire plus de CO2 qu’elle en absorbe ? Il faudrait peut-être justifier ce genre d’information pour rendre crédible un article clairement à charge.

L'AFP essaie de préserver l'anonymat des personnes qui transforment leur bagnole en changeant leur prénom. Ca fait plus authentique sans doute.
Hé bien je vais faire de la délation :
Le vrai prénom de Mathilde, c'est Marthe et le vrai prénom de Pierre, c'est Paul.
Hahaha, bien attrapés ces affreux tricheurs. Au cachot !

Faudra que j'essaie la Solexine à la carotte et au céleri.

Commencez déjà par faire le bilan de la conso totale de gazole à l'hectare des agriculteurs, déchaumage, labourage, roulage planage, engrais (Production hautement consommatrice de gaz) semis, 3 traitements à l'azote (production émettrice de CO² ?), moissonnage battage, transport au silo, transfert à l'usine, conso de gaz de l'usine pour produire l'éthanol.... etc. etc. gain 2% !
;0)

La Solexine à la carotte et au celeri, c'est un truc à se... euh.. planter !
;0))

Mais le consommateur s’en fout ,c’est moins cher point barre…..et en plus c’est pas importé !
Stop jachères !

sauf que les kits et reprog sont des arnaques, au dessus de 5°C les injections font le boulot et ça marche tout seul avec seulement quelques "boitements" à froid au démarrage.
Je souhaite bon courage à Barbara et Toufiq (j'ai caché les prénoms pour leur sécurité !) quand ils iront au contrôle technique avec leurs puces reprogrammées pour injecter 25% de fuel en plus et que le contrôleur va leur signifier une contre visite car tout est dans le rouge en pollu...
Si leur moteur n'est pas déjà cassé avant (attention les injections directe !) Ils peuvent déjà appeler leur assistance juridique car les margoulins qui font ces progs interdites vont comme d'habitude dire que c'est pas eux mais qu'il faut aller voir le constructeur..
C'est programmé d'avance..
;0)

Au delà de l'énorme crise céréalière qui se profile et va freiner éthiquement et économiquement la distillation d'éthanol, je m'étonne de ces faibles gains d'émission de CO2.
Il y a peu, l'ADEME parlait de 40 à 50 % de C02 en moins pour l'E85, du "puit" à la roue.
La meilleure source de ce point de vue étant la betterave à sucre. Mais étant donné le prix du blé, pourquoi planter de la betterave ? A ma connaissance, peu d'agriculteurs sont liés par contrat aux usines de distillation.
Bref, y aura t-il de l'éthanol à Noël ?

Le PB est au niveau de sa production et moins qu'au niveau de la combustion de l'éthanol. Pour produire 1kg d'éthanol aujourd'hui dans tout le cycle de production de 1ère génération on émet 1KG de CO².
A masse volumique éthanol de 0,79, cela fait 1 kg = 1,3l, donc pour une voiture moyenne qui va consommer 8 l/100km d'éthanol (conso 25% plus élevée) cela donne déjà 62g CO²/km à ajouter à la production de CO² de la combustion sur ce km. Cela n'est pas jouable.
Il faut passer déjà en totale production de 2ème génération (déchets, biomasses, etc..) pour avoir des résultats globaux intéressants et totalement abandonner la production de 1ère génération.
;0)

Lucos a raison !
Produisons des déchets !
De toutes façon,Lucos a toujours raison c’est dans le règlement !

Boise...
les "déchets" agricoles après la production initiale de blé, betteraves, maïs, colza, pour commencer, donc leurs tourteaux, drèches, pulpes, et autres bagasses de canne à sucre...
;0)

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