06/02/2024
Voitures électriques : les intentions d'achat ne progressent plus, selon une étude
Par AFP
(AFP) - Les voitures électriques n'intéressent pas beaucoup plus les acheteurs potentiels que l'année dernière, laissant craindre un ralentissement du marché, selon une étude présentée lundi par le cabinet Deloitte.
9% des Français interrogés choisiraient une voiture électrique comme prochain véhicule, contre 7% en 2022, selon ce sondage réalisé en ligne en octobre 2023. 41% voudraient une voiture à essence ou diesel, et 19% une hybride.
D'autres marchés évoluent à la baisse sur l'électrique pour la première fois comme l'Allemagne, où les acheteurs ont été ébranlés par les variations du bonus, ou les Etats-Unis.
"On est sur un plateau. On n'est pas alarmistes mais c'est mou", analyse Guillaume Crunelle du cabinet Deloitte.
"C'est assez préoccupant si on s'intéresse à la trajectoire nécessaire pour atteindre les objectifs en termes de lutte contre le réchauffement climatique. C'est un peu bizarre de dire ça pour le véhicule électrique, mais il va falloir passer la seconde", souligne l'expert.
Le prix des modèles 100% électriques reste un frein majeur : une part croissante des Français interrogés ne sont pas prêts à mettre plus de 30.000 euros dans leur nouvelle voiture (62% en 2023 contre 56% en 2022).
L'autonomie et le temps nécessaire pour recharger le véhicule sont deux autres handicaps.
Dans ce cadre, et comme l'a démontré l'écroulement des ventes en Allemagne début 2024, "il y a un vrai sujet de dépendance aux subventions", souligne M. Crunelle.
Après des premiers modèles proposés dans les catégories supérieures, les prix des voitures électriques baissent avec le lancement de modèles de gamme moyenne. Mais "d'année en année, la marche que franchit le constructeur est mangée par l'attente du consommateur", qui souhaite des baisses plus marquées, souligne Guillaume Crunelle.
Par ailleurs, une large majorité des acheteurs de voitures aimeraient profiter d'autonomies supérieures à 400 kilomètres, soit autant qu'avec une voiture thermique, ce qui implique de grosses et coûteuses batteries. De quoi mettre à mal les nouvelles offres de voitures économiques avec des petites batteries.
"On a du mal à se départir de la voiture qui peut faire beaucoup plus que ce dont j'ai besoin, et le sujet n'évolue pas au fil des années", souligne M. Crunelle.
Cette enquête a été réalisée en ligne entre le 12 et le 16 octobre 2023 auprès de plus de 27.000 personnes dans 26 pays, dont 1.000 personnes en France.