27/03/2024 - #Tesla , #Audi , #Bmw , #Byd , #Geely , #Nio , #Saic , #Wuling , #Xpeng
Voitures électriques : le chinois BYD a réalisé un bénéfice record en 2023
Par AFP
Le constructeur automobile chinois BYD, premier fabricant mondial sur le créneau de l'électrique, a fait état mardi d'un bénéfice record en 2023, malgré une guerre des prix en Chine sur un marché galvanisé par la forte demande en véhicules propres.
La Chine, principal producteur mondial de gaz à effet de serre en valeur absolue, vise en 2035 des ventes automobiles majoritairement composées de véhicules électriques et hybrides.
Le marché chinois de l'électrique a connu ces dernières années un développement à vitesse grand V, porté notamment par des subventions à l'achat, qui ont toutefois disparu fin décembre 2022.
Pour maintenir la cadence sur fond de ralentissement économique, des dizaines de constructeurs locaux se sont lancés dans une guerre des prix en Chine, premier marché automobile mondial.
Début 2023, "la reprise de la consommation automobile a été relativement lente en raison (...) des fluctuations des prix du marché", a admis dans un communiqué le patron de BYD, Wang Chuanfu.
BYD a malgré tout dégagé l'an dernier un bénéfice net de 30,04 milliards de yuans (3,83 milliards d'euros) contre 16,6 milliards de yuans un an plus tôt, a indiqué le groupe dans un communiqué.
Ce résultat est conforme aux prévisions annoncées en janvier par BYD (entre 29 et 31 milliards de yuans).
Il s'agit d'une hausse de 80,7% sur un an.
Le bénéfice net de BYD avait progressé à un rythme bien plus rapide sur l'exercice 2022 (+445,8%).
Prix agressifs
Le chiffre d'affaires de BYD pour 2023 est lui aussi en hausse sur un an (+42%), à 602,3 milliards de yuans (76,8 milliards d'euros).
BYD ("Build Your Dreams", construisez vos rêves) est le principal constructeur en Chine sur le créneau de l'électrique.
Les concurrents locaux de BYD ne peuvent pas tous se targuer de tels résultats : XPeng a fait état la semaine dernière de 10,4 milliards de yuans (1,3 milliard d'euros) de pertes l'an dernier.
"Le plus gros avantage" de BYD par rapport à ses concurrents, c'est de produire en très grande quantité, indique à l'AFP l'analyste Tu Le, du cabinet spécialisé Sino Auto Insights.
Cela lui permet de "réaliser des économies d'échelle" et donc de maîtriser ses coûts et ainsi fixer des "prix agressifs", souligne-t-il.
BYD a vendu l'an dernier plus de 3 millions de véhicules (+67,8% sur un an).
Le groupe a été fondé en 1995 à Shenzhen, une métropole du sud de la Chine où de nombreux groupes technologiques (Huawei, Tencent...) ont leur siège.
L'entreprise, d'abord spécialisée dans la conception et la fabrication de batteries, s'est diversifiée dans l'automobile à partir de 2003.
BYD commercialise désormais des véhicules hybrides ou électriques dans une soixantaine de pays, notamment en Europe.
Le groupe a annoncé à cet effet en décembre la construction d'une usine de voitures électriques en Hongrie.
Défiance dans l'UE
De nombreuses marques locales (SAIC-GM-Wuling, Geely, XPeng, Nio...) rivalisent en Chine sur ce créneau avec l'américain Tesla et des constructeurs étrangers, qui dans l'ensemble peinent à s'adapter.
Un concurrent supplémentaire s'ajoutera cette semaine à la longue liste des constructeurs chinois : le champion des appareils électroniques Xiaomi, qui prépare depuis des années son entrée dans l'automobile, commercialisera jeudi sa première voiture électrique.
BYD est devenu l'an dernier le premier constructeur au monde à franchir le cap symbolique des 5 millions de véhicules hybrides et électriques cumulés produits.
La marque fournit par ailleurs en batteries les principaux constructeurs mondiaux, dont Tesla, BMW, Mercedes ou encore Audi.
Les batteries, son coeur de métier, donnent à BYD un avantage par rapport à ses concurrents car le groupe a la maîtrise de toutes les étapes de la fabrication d'un véhicule électrique.
A l'image de BYD, les constructeurs chinois profitent de leur succès pour mettre le turbo sur les marchés étrangers, au risque de créer des frictions.
L'Union européenne (UE), préoccupée par la concurrence des véhicules chinois sur son marché, a lancé l'an dernier une enquête sur des soupçons de concurrence déloyale.