14/04/2025
Trump augmente les risques d'une crise financière, prévient Friedrich Merz
Par AFP
(AFP) - Le futur chancelier allemand Friedrich Merz a mis en garde contre les risques accrus d'une crise financière à cause des droits de douane de Donald Trump, tout en appelant à réfléchir à un nouvel accord commercial avec les Etats-Unis, dans un entretien paru samedi.
"La politique du président Trump augmente le risque que la prochaine crise
financière survienne plus tôt que prévu. Nous, Européens, devons y apporter
une réponse convaincante", a-t-il déclaré dans cette longue interview accordée
au quotidien économique Handelsblatt.
Pendant que Chine et Etats-Unis poursuivent leur guerre commerciale, les
Européens sont dans l'expectative après l'annonce par le président américain
du gel pour 90 jours des plus grosses surtaxes punitives qu'il venait
d'imposer à 60 partenaires commerciaux.
Mais d'autres sur l'acier, l'aluminium et l'automobile sont maintenues,
notamment contre l'UE. Elles frappent particulièrement l'économie allemande
très exportatrice et sa puissante industrie automobile.
Le conservateur Friedrich Merz, qui devrait devenir officiellement
chancelier le 6 mai, entend faire passer le message que l'Europe "est une
entité politique capable d'agir et prête à le faire, qui défend ses intérêts
et ses valeurs avec assurance" quand il se rendra à Washington pour sa
première visite, dont la date n'est pas encore fixée.
L'autre message sera : "nous voulons des relations transatlantiques bonnes
et solides", a-t-il ajouté.
"J'espère qu'un nouvel accord de libre-échange transatlantique sera conclu.
Zéro pour cent de droits de douane sur tout", a-t-il souligné, disant
regretter que l'Europe n'ait pas réussi autrefois à faire aboutir le TTIP, le
grand accord de libre-échange transatlantique.
Pour désamorcer les différends commerciaux, il s'est dit ouvert à l'idée
d'importer davantage de matière premières en provenance des Etats-Unis, comme
le demande Trump.
"Nous avons besoin de gaz, également de gaz américain", a-t-il fait valoir.
"Mais nous devrions toujours avoir plusieurs fournisseurs et ne pas dépendre
d'un seul" a-t-il précisé, alors que l'Allemagne s'est douloureusement
affranchie de sa dépendance au gaz russe après l'invasion de l'Ukraine par la
Russie de Vladimir Poutine le 24 février 2022.
Depuis, la première économie européenne a enchaîné deux récessions
d'affilée, et se dirige vers une stagnation cette année.