Le groupe Volkswagen porté par la demande en Europe et aux Etats-Unis

La hausse du chiffre d'affaires de 22% entre janvier et mars, pour atteindre 76 milliards d'euros, n'a pas suffi à empêcher une baisse de 29,9% du bénéfice net à 4,7 milliards d'euros, attribuable à un effet comptable, selon les résultats publiés jeudi.

Cet effet est lié aux opérations de couverture des matières premières qui avaient fortement gonflé le résultat l'an dernier, a expliqué le groupe.

Le résultat opérationnel, hors effet comptable, augmente lui de 35%, à 7,1 milliards d'euros, permettant à Volkswagen de dégager une marge opérationnelle de 9,3%, dépassant le ratio de rentabilité visé cette année, compris entre 7,5 et 8,5%.

Le deuxième constructeur mondial a en conséquence confirmé ses objectifs pour l'année.

"Nous avons eu un premier trimestre prometteur, avec un bon rétablissement en Europe et aux Etats-Unis ainsi qu'une forte discipline des prix", a déclaré Arno Antlitz, le directeur financier du groupe lors d'une conférence de presse téléphonique.

Le nombre total de véhicules écoulés dans le monde a augmenté de 7,5% au premier trimestre, avec une forte progression en Europe (+27% hors Europe orientale) et en Amérique du Nord (22%).

La compétition devrait "s'intensifier" au cours de la deuxième moitié de l'année, a toutefois prévenu M. Antlitz, du fait du retour à la normale sur les chaînes d'approvisionnement et dans l'offre de composants. "Mais nous sommes prêts", a-t-il assuré.  

"Retard" en Chine

Ombre au tableau : les livraisons en Chine, marché principal de Volkswagen, ont chuté de 14,5% de janvier à mars. Mais le groupe se dit "convaincu" que les ventes dans cette région se redresseront au cours de l'année "grâce à l'élargissement de la gamme de modèles et à la technologie spécifique à la Chine."

Ses ventes, notamment de véhicules thermiques, lui avaient assuré en 2022 une excellente place sur le marché automobile chinois avec 16% des parts de marché, toutes motorisations confondues, mais le boom des véhicules électriques en Chine, où le marché est dominé par les constructeurs locaux comme BYD, fait perdre de la vitesse au constructeur allemand.

Pour la première fois depuis les années 1980, la marque Volkswagen n'est plus numéro une des ventes en Chine ce trimestre, d'après les données chinoises consultées par le quotidien économique allemand Handelsblatt.

"Nous avons un début lent en Chine mais nos livraisons ont augmenté à nouveau en avril", a assuré Arno Anlitz, admettant que le groupe doit "rattraper son retard sur l'électrique" en Chine.

Le groupe a multiplié les partenariats avec des entreprises locales pour conquérir les conducteurs chinois et rester présent sur un marché où les concurrents locaux se préparent depuis bien plus longtemps au tournant de l'électrique.

Au niveau mondial, les livraisons de véhicules 100% électriques ont augmenté de 42% ce trimestre, représentant 7% des livraisons totales du groupe, au même niveau que sur toute l'année 2022, encore loin de la part de 11% promise par le groupe pour l'année 2023.

Volkswagen a mis l'accent sur ses investissements en Amérique de Nord, où les constructeurs de batteries électriques profitent depuis l'an dernier de crédits d'impôts grâce au plan climat (IRA).

La production de batteries, notamment dans l'usine qui sera construite au Canada, doit rapporter "des marges significatives" et fournir des batteries à l'ensemble du groupe "à des prix compétitifs grâce aux économies d'échelle", a ajouté M. Antlitz.