Le constructeur chinois Nio admet que l'Europe est difficile à conquérir

   Face à une concurrence sans merci sur le marché chinois, et des usines en
surcapacité, de nombreux constructeurs chinois comme BYD, Geely ou Nio tentent
d'exporter leurs véhicules sur les marchés européen, latino-américain ou en
Asie du Sud-Est.
   Mais le patron de Nio William Li a indiqué mardi que sa progression en
Europe "ne correspondait pas aux objectifs initiaux".
   "Nous avons sous-estimé la difficulté d'étendre nos réseaux commerciaux et
d'entretien en Europe", a déclaré William Li lors d'une conférence de presse à
la veille de l'ouverture du salon de l'automobile de Shanghai.
   En Chine, il est facile d'ouvrir 100 concessions en un mois, mais c'est
très difficile - et coûteux - en Europe, a-t-il précisé.
   La startup a indiqué mardi que Firefly, une marque de petites voitures
urbaines, n'arriverait sur le marché européen qu'au troisième trimestre 2025,
alors qu'elle était prévue au premier semestre.
   Le développement en Europe d'un réseau d'échanges de batteries pour
voitures électriques, une spécialité de Nio, est aussi plus lent que prévu, a
indiqué M. Li.
   Le constructeur a été freiné par des problèmes logistiques mais aussi par
des questions géopolitiques.
   La Commission européenne a imposé en 2024 des droits de douane
supplémentaires sur les voitures électriques fabriquées en Chine.
   "Avec la politique actuelle de droits de douane, une voiture comme la
Firefly sera forcément moins compétitive", a souligné le président de Nio, Qin
Lihong.
   Mais la marque a toujours de grandes ambitions en Europe, où elle compte
annoncer de nouveaux partenariats. "L'Europe demande une stratégie de long
terme et de la patience", a souligné M. Li, en écho aux dirigeants de BYD qui
s'y voient gagner des parts de marché sur le long terme.