06/05/2022
La production automobile française 34% en-dessous de son niveau d'avant-pandémie
Par AFP
La production industrielle a reculé de 0,5% en mars, après avoir déjà fortement baissé de 1,2% en février, a indiqué jeudi l'Insee. L'industrie automobile est la plus touchée, en recul de 7,3% (après -5,4%).
La seule production manufacturière s'est repliée de 0,3%, après un recul de 0,9% en février, alors que quasiment tous les secteurs (automobile, industries extractives, biens d'équipement, etc.) étaient orientés à la baisse, a précisé l'Insee.
Le déclenchement de la guerre en Ukraine a renforcé les tensions préexistantes sur les chaînes d'approvisionnement de nombreux secteurs, tandis que le ralentissement en Chine du fait des restrictions liées à l'épidémie de Covid-19 aggrave les difficultés pour l'industrie.
Ces données "permettent un constat clair : la guerre a des conséquences importantes sur l'appareil productif français", a commenté Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, dans une note.
Dans le détail, la production a reculé de 2,8% (après -1,5% en février) dans les matériels de transports, et en particulier de 7,3% (après -5,4%) dans l'industrie automobile.
"La production automobile se trouve désormais 34,2% en-dessous de son niveau d'avant pandémie. Un écart monumental, qui illustre l'ampleur des crises des deux dernières années sur le secteur mais aussi le chemin à parcourir pour un éventuel redressement", estime Mme de Montpellier.
Le repli ralentit dans les industries extractives, énergie, eau, avec -1,5%, après -2,7% enregistré en février.
En baisse de 0,7%, la production de biens d'équipement rechute, après une progression de 1% en février, tout comme celle des industries agroalimentaires (-0,3%, après +0,4%).
A l'inverse, la production se reprend dans la catégorie "autres industries"(+0,3%), après un recul de 1,6% en février, soutenue notamment par les secteurs textile et habillement, la chimie, la pharmacie ou encore le bois et le papier, alors que la métallurgie est à la peine (-0,7%).
Selon l'économiste d'ING, "bien que les carnets de commande soient toujours bien remplis, la production risque de se gripper encore davantage", avec le risque d'une réduction du PIB au deuxième trimestre.