09/09/2020 - #Tesla , #Honda , #General Motors , #Rivian , #Ford
General Motors accélère sur l'électrique en s'alliant à Nikola
Par AFP
(AFP) - Le vénérable constructeur américain General Motors a noué un partenariat stratégique avec le nouveau fabricant de camions électriques et à hydrogène Nikola, en acceptant de l'aider à produire son pick-up Badger en échange d'une participation de 11% dans la start-up.
Cette initiative était bien accueillie à Wall Street où l'action de Nikola s'envolait de 33% vers 14H00 GMT tandis que celle de General Motors prenait environ 7%.
Selon les termes de l'accord, annoncé mardi dans un communiqué commun, GM va recevoir l'équivalent de deux milliards de dollars de nouvelles actions de Nikola ainsi que le droit de nommer un membre à son conseil d'administration en échange de plusieurs services.
Le géant de Détroit développera notamment les batteries électriques et piles à combustible du modèle Badger de Nikola, ce qui représente "une étape clé dans la commercialisation" de ces technologies sur un marché en plein développement.
General Motors suit ainsi les traces de Ford, qui avait investi 500 millions de dollars en 2019 dans la start-up Rivian pour profiter de son expertise et mettre plus rapidement sur le marché un nouveau véhicule électrique.
"Nikola est l'une des entreprises les plus innovantes au monde. General Motors est l'une des meilleures entreprises d'ingénierie et de fabrication au monde. On ne pouvait pas rêver d'un meilleur partenariat", a commenté le fondateur de Nikola, Trevor Milton, dans le communiqué.
Grâce à cet accord, son groupe "gagne un accès immédiat à des décennies de connaissance en termes d'approvisionnement et de fabrication, de technologies de propulsion pour les véhicules électriques testées et prêtes à être utilisées, une ingénierie de première classe et la confiance des investisseurs", a-t-il ajouté.
Plus grande échelle
Pour General Motors, l'accord est une façon d'abaisser le coût des nouvelles technologies de propulsion "en construisant à plus grande échelle", a commenté de son côté Mary Barra, la patronne du groupe.
Elle n'écarte pas l'idée de vendre ses batteries électriques et piles à combustibles à d'autres constructeurs fabriquant des véhicules de grande taille.
Cette stratégie est logique, estime Jessica Caldwell, spécialiste du secteur automobile chez Edmunds.
Entre l'alliance avec Honda, plus spécialisée dans les petites voitures, et celle avec Nikola, GM "cherche à couvrir la plus grande part possible du marché", remarque-t-elle auprès de l'AFP.
Elle s'attend à voir plus de partenariats du même genre dans les années à venir "dans la mesure où les fabricants et fournisseurs cherchent à abaisser les coûts" des véhicules électriques, encore vendus à un prix supérieur aux voitures alimentées par du carburant.
General Motors veut passer à la vitesse supérieure sur ce créneau et a pour objectif de développer 20 modèles de véhicules tout électrique d'ici 2023.
Le constructeur a développé à cette fin la batterie Ultium, dévoilée en mars.
Ces initiatives sont censées aider GM, premier grand groupe automobile à produire un véhicule électrique dans les années 1990, à rattraper son retard sur Tesla, le géant actuel des voitures électriques haut de gamme.
Fondée en 2015 et basée à Phoenix (Arizona, sud-ouest), Nikola profite pour sa part d'un réel engouement des investisseurs depuis son entrée en Bourse en juin.
Le fabricant, qui ne commercialise pour l'heure aucun véhicule, n'envisage pas de dégager le moindre profit avant 2021.
Mais certains spécialistes sont déjà tentés de dresser un parallèle avec Tesla, qui, malgré un léger revers mardi à Wall Street, y a connu une progression fulgurante ces derniers mois.
Signe de l'attrait des courtiers pour le secteur des véhicules électriques, la valeur de Nikola est même temporairement passée au-dessus de celle de Ford en juin avant de perdre du terrain.
Son fondateur, Trevor Milton, a profité de cette envolée pour faire son entrée mardi dans le classement Forbes des 400 Américains les plus riches.
Pour Garrett Nelson, spécialiste du secteur automobile pour la société CFRA, le partenariat apporte en tout cas à Nikola "plus de légitimité" malgré son absence totale de revenus pour l'instant ou le fait qu'il ne produise encore aucun véhicule.
Au vu de la trésorerie solide de GM, il n'est pas impossible que cet accord soit "le prélude à une acquisition pure et simple de Nikola", a avancé de son côté Nick Shields, analyste chez Third Bridge.