03/12/2021
En 2021, la France a recommencé à ouvrir plus d'usines qu'elle n'en a fermé
Par AFP
(AFP) - En 2021, la France a recommencé à ouvrir plus d'usines qu'elle n'en a fermé, après le coup de frein de l'année 2020 marquée par un nombre de fermetures de sites industriels supérieur à celui des ouvertures, selon le bilan annuel de la revue l'Usine Nouvelle publié mercredi.
La France a compté cette année "plus de deux fois plus d'ouvertures de sites industriels que de fermetures", avec 53 nouvelles implantations industrielles recensées entre le 1er janvier et le 18 novembre, contre 24 fermetures, indique l'édition de décembre de la revue, qui ne renseigne pas les dimensions de ces sites, ni en emplois ni en volume de production.
Les nouvelles implantations sont des sites de production, mais aussi des plateformes logistiques et des centres de Recherche et Développement (R&D), auxquels il faut ajouter 31 extensions et 25 modernisations d'outils de production dans des usines déjà existantes.
Le plan France Relance lancé en 2020 a distribué 2,9 milliards d'euros de subventions dans l'industrie.
Bien que de nombreux sites nouveaux appartiennent à des groupes bien installés (Ratier-Figeac à Figeac dans le Lot, Lactalis à Condat-en-Féniers dans le Cantal, Faurecia à Allenjoie dans le Doubs...), le tissu industriel qui émerge est différent de l'existant, note la revue, avec l'apparition de sites issus de start-up comme Lhyfe ou McPhy (hydrogène), Metabolic Explorer et Carbios (chimie verte).
La carte des nouveaux sites montre aussi des investissements étrangers en France, comme le fabricant de tubes en métal indien Electrosteel à Arles ou le groupe pharmaceutique allemand Merck, qui va fabriquer des poches stériles à Molsheim en Alsace.
Enfin, plusieurs investissements nouveaux se portent aussi sur des projets de recyclage et d'économie circulaire, comme celui de Sources Alma qui a investi 80 millions d'euros à Saint-Yorre dans l'Allier dans un nouveau site de recyclage de ses bouteilles en plastique.
En Seine Maritime, l'entreprise familiale nordiste Baudelet Environnement a investi 16 millions d'euros pour déconstruire des trains sur son site de Grémonville.
Côté fermetures de sites, l'Usine Nouvelle en a répertorié 24, dont Bridgestone à Béthune (Pas-de-Calais) est la plus emblématique avec la disparition de 860 emplois.
"Rarement les fermetures d'usines auront été aussi peu nombreuses" note la revue, qui souligne néanmoins "les difficultés structurelles" de certains secteurs face aux transitions en cours, le plus emblématique étant celui des fonderies sous-traitantes des industriels de l'automobile pour lesquels elles fabriquent de grosses pièces de métal, qui "luttent pour leur survie".
Transition climatique oblige, avec l'abandon des moteurs thermiques et l'arrêt progressif des énergies fossiles pour les déplacements individuels, la Fonderie du Poitou Fonte à Ingrandes (Vienne), MBF Aluminium en Côte d'or, la SAM (Jinjiang) en Aveyron et la fonderie d'aluminium FVM à Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle), ont mis la clé sous la porte.