06/09/2021
Deux-roues : Jean-Baptiste Djebbari prépare un "dispositif alternatif" au contrôle technique
Par AFP
(AFP) - Le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a prôné vendredi un "dispositif alternatif" pour remplacer le contrôle technique des deux-roues, dont le gouvernement avait décidé la suspension le 12 août un jour après l'avoir annoncé.
"Il n'y aura pas de contrôle technique tel qu'il était envisagé", a déclaré le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari sur RMC. "On va complètement le refondre, on va repenser le dispositif. (...) On va faire différemment", a-t-il ajouté.
Le ministre a réuni vendredi les fédérations de motards afin de "co-construire un dispositif alternatif", selon un communiqué du ministère.
Exigé par l'Union européenne depuis 2014 pour améliorer la sécurité routière, protéger l'environnement et limiter les nuisances sonores, le contrôle technique des deux-roues motorisés est déjà appliqué dans de nombreux pays voisins.
La plupart des pays européens l'ont déjà mis en place, selon la Fédération européenne des associations de motocyclistes. La Finlande, l'Irlande et les Pays-Bas ont adopté des mesures alternatives pour réduire le nombre d'accidents, qui leur ont permis de le contourner.
"L'objectif, c'est de faire mieux pour plus simple", a précisé M. Djebbari, notant que la mesure était dictée par "une vieille directive" européenne.
De nouvelles propositions devraient être faites "dans les semaines à venir" sur trois thèmes : un renforcement de la sécurité routière par la "formation" et l'"amélioration de la voirie", l'expérimentation de radars sonores contre les pots d'échappement trafiqués, et un projet de prime à la conversion des deux-roues pour inciter à l'acquisition de véhicules moins polluants.
"Ensemble, nous répondrons aux enjeux de sécurité routière, de lutte contre les nuisances sonores et de protection de l'environnement par une politique incitative d'accompagnement et non punitive", a souligné Jean-Baptiste Djebbari dans le communiqué.
Le contrôle technique bisannuel avait été instauré par décret le 11 août pour une entrée en vigueur progressive à partir de 2023. Il devait s'étendre à tous les véhicules motorisés à deux, trois et quatre roues, scooters de 50 cm3 et voitures sans permis compris.
Cette mesure publiée au Journal officiel au coeur de l'été avait provoqué la grogne des fédérations de motards.
"Après avoir découvert cette mesure, le président de la République (Emmanuel Macron) a décidé que ce n'était pas le moment d'embêter les Français", avait ensuite avancé un conseiller de l'exécutif pour justifier sa suspension le lendemain.