Décès de Huang Song, artisan de l’implantation de Citroën en Chine

La famille de Huang Song nous a fait part de son décès le 7 décembre dernier. Ses funérailles se tiendront le 27 décembre à 14h30 à Clamart.

"Huang Song a été un infatigable artisan de la diplomatie économique franco-chinoise dès le début des années 70 et il a consacré la majeure partie de sa vie au développement de Citroën en Chine, contribuant à la création de DCAC (Dongfeng Citroën Automobile Company) en 1992, au terme de 14 années d’efforts et de négociations avec le gouvernement chinois", souligne sa famille.
 

Huang Song est né dans une famille chinoise au Cambodge. Il a étudié à l'Université de Pékin dans les années 50 et a été envoyé à Moscou par le roi Sihanouk pour étudier l'art cinématographique. À la fin des années 1960, il a étudié à Paris et obtenu une licence en sociologie. Dans les années 1970, il a commencé à faire du commerce, en tant que commissionnaire, entre la Chine et la France.

C’est ainsi qu’en 1972, lors de l'exposition des produits chinois qui s'est tenue à Paris, il a présenté et vendu pour la première fois un tout-terrain chinois en France, le Beijing 212.

Par la suite, Huang Song a exporté 10.000 batteries produites en Chine vers la France, sous forme de commerce de compensation, et c'était la première fois que des voitures françaises utilisaient des produits chinois.

En 1978, le ministère de l’Industrie chinois a invité Citroën à visiter la Chine pour discuter de la coopération et y construire des usines, au moment où s’ouvrait une période critique pour la transformation de la Chine d'une économie planifiée à une économie de marché. C’est à cette époque, que Huang Song devient l'agent de liaison de Citroën en Chine, choisi pour son excellent relationnel, ses qualités commerciales ainsi que sa compréhension des cultures chinoise et française.

En 1979, par son entremise, Citroën et Shanghai Tractor Company décident de coopérer pour produire 200.000 voitures par an. Cependant, face à la surchauffe de l'économie, l'ajustement économique national qui a suivi en 1981 a complètement détruit la base de la négociation initiale et finalement abouti à l’abandon du projet.

Et les multiples tentatives de coopération qui ont suivi au cours des 10 années se sont toute soldées par des échecs. A posteriori, Huang Song estimera que Citroën était venu en Chine trop tôt, dans un contexte politique et économique beaucoup trop changeant, à l’image des formes de coopération souhaitée qui passaient de l'absence de coentreprise à l'exigence de coentreprise, puis à la coopération et enfin au retour à la coentreprise.

Il faudra attendre 1992 pour que ses efforts aboutissent. En mai, Citroën et Second Automobile (ancien nom de DongFeng) signent un accord de coentreprise de 30 ans. Le premier produit issu de cette collaboration sera la Fukang DC7140 en 1992, mais la production en série débutera réellement en 1995, sur la base d'une Citroën ZX, pour des volumes qui resteront modestes (7.200 unités en 1996, 28.000 en 1997 et 52.000 en 1998) mais qui constitueront néanmoins à l’époque un relatif succès.