Publicité
Publicité
24/01/2022

Au Texas, des poids lourds roulent sans chauffeur

Par AFP

(AFP) - D'imposants camions qui filent sur les routes, sans personne au volant. L'idée a beau paraître surréaliste, elle est en phase de test au Texas, nouvel eldorado des véhicules autonomes.

De l'extérieur, difficile pour l'instant de différencier ces véhicules des poids lourds normaux, leur cabine étant encore occupée par un conducteur prêt à prendre le relais en cas de problème. Mais des camions devraient commencer à rouler sans personne dans l'habitacle dans les prochaines années.
Avant cela, de nombreux tests seront encore menés pour s'assurer de la sécurité de la procédure. Ces poids lourds fonctionnent grâce à des radars, capteurs laser, caméras et antennes GPS qui communiquent avec un logiciel de pilotage.
"A chaque fois que l'on roule un mile ou un kilomètre en réel, on re-simule mille fois de plus sur ordinateur en changeant des centaines de paramètres", explique Pierre-François Le Faou, chef de projet partenariats chez Waymo.

Cette filiale d'Alphabet, maison-mère de Google, bâtit à Dallas un centre logistique capable d'accueillir des centaines de semi-remorques autonomes. 
Elle est loin d'être seule sur ce créneau porteur: sa concurrente Embark opère une liaison entre Houston et San Antonio, tandis que l'entreprise Aurora, cofondée par un ancien salarié de Waymo, ouvrira cette année trois terminaux et une nouvelle route de plus d'un millier de kilomètres.
Preuve de la méfiance qui règne dans ce secteur hautement concurrentiel, aucune des sociétés n'a accepté de montrer à l'AFP l'un de ses véhicules.
   
Législation bienveillante
"Tous ceux qui travaillent dans le secteur des camions autonomes sont présents au Texas, même s'ils ne le disent pas", sourit Srikanth Saripalli, directeur du Centre des véhicules autonomes et des systèmes de capteurs de l'université A&M du Texas.
Cet Etat américain n'a pas été choisi par hasard. En plus d'être celui qui compte le plus de chauffeurs routiers, les ingénieurs qualifiés y sont nombreux, son climat ensoleillé est précieux pour les capteurs des camions, et le Mexique limitrophe y exporte 85 % de ses biens par la route.
Surtout, sa législation est très bienveillante à l'égard des véhicules sans chauffeur, l'État ayant voté en 2018 une loi qui donne le même statut aux voitures autonomes qu'à celles classiques.   

"Il faut une assurance et respecter le code de la route. Mais pas besoin d'avertir les autorités de ce que l'on fait, comme en Californie", explique Srikanth Saripalli.
Dans un pays aux proportions gigantesques, l'intérêt pour les entreprises de s'affranchir des risques de fatigue et des temps de repos obligatoires des routiers est évident.
À terme, un trajet Los Angeles-Dallas sera par exemple bouclé en 24 heures au lieu de 3 jours, estime Aurora.
Quant au coût au mile (1,6km), il passerait de 1,76 dollar pour un véhicule avec chauffeur à 0,96 pour un autonome, presque moitié moins cher, d'après Embark.
   
Emplois menacés
L'entreprise assure que l'innovation répondra au manque de routiers prêts à s'éloigner de leur famille, parfois pour des semaines entières. Faute de candidats, "des conteneurs sont actuellement coincés au port de Los Angeles", explique à l'AFP le jeune PDG et cofondateur d'Embark, Alex Rodrigues.
Mais il promet que des emplois "attractifs" seront créés sur les premiers et derniers kilomètres, hors autoroute, où des chauffeurs locaux prendront le relais.
Reste que 294.000 emplois de routiers seraient menacés par l'automatisation des semi-remorques, selon une étude menée par le sociologue Steve Viscelli en 2018 pour l'université de Berkeley.

Le développement des camions sans chauffeurs n'est donc "pas une bonne nouvelle" pour Julio Moscoso, routier texan de 56 ans.
En ce moment, les offres d'emploi ne manquent pas, mais cela n'a pas toujours été le cas pendant les deux dernières années, durant lesquelles "il n'y avait pas autant de travail", se souvient-il.
Surtout, Julio Moscoso ne ferait "pas confiance à des camions sans chauffeur". "C'est dangereux. Que se passe-t-il si les capteurs tombent en panne?", s'interroge-t-il.
Malgré tout, il admet ne plus vouloir faire de longs trajets, jugeant trop inconfortable de devoir dormir dans sa cabine et de ne pas pouvoir prendre de douche tous les jours.

Publicité

Réactions

A ce rythme là, bientôt des chauffeurs sans poids-lourds ?
Pas bon pour le chômage...
;-(

"Mais il promet que des emplois "attractifs" seront créés sur les premiers et derniers kilomètres, hors autoroute, où des chauffeurs locaux prendront le relais..." (sic)
Des limites de la conduite autonome ?
Prochaine étape, les robots déchargeurs de camions, un gros marché à prendre pour les GAFA...
Dans ce monde de robots, il faudra bien trouver des humains pour acheter leurs produits !
Définition d'attractif (Larousse) : Qui plaît, séduit, attire par son charme ; attrayant, captivant
Ah bon ?

Vu les distances énormes comme le souligne l'article, le train ne serait-il pas une meilleure alternative ?

Dallas, ton univers impitoyable...
1er épisode de la série diffusé pour la première fois en France le 24/04/1980.
Les éleveurs de chevaux et de pétrole pèsent-ils encore beaucoup ce jour dans cet Etat ?

@ Fred Et Rick, Le 24/01/2022 à 08:52
Effectivement, bonne question qui mérite réflexion...

@Fred Etrick: le réseau ferré n'est pas très dense dans l'ouest du pays.

@Arnaud : oui peut-être, mais un Houston - LA pour l'ouest ou Houston - NYC pour l'est doit bien exister.

@ Clerion à 8h12 ... il est arrivé (il arrive encore ) que des chauffeurs roulent sans poids lourds ...(?)

Sinon ... je trouve cette phrase assez savoureuse : "il faut une assurance et respecter le code de la route mais pas besoin d'avertir..."
Que Çà sent bon la dérégulation !
Ensuite, je plains les chauffeurs qui sont encore présents durant les phases de tests ...Des km à surveiller le bazar ..Quelle punition !
Et pour finir ...de plus en plus la réalité rejoint la science fiction ...Le progrès traduit il toujours une évolution positive pour l'humain ...?
Euhhh, je dirais çà "dépend " !
;0)

J’aimerais bien l’avis d’Elon et son semi électrique ,combien de recharges sur la distance et qui va brancher le câble si y’a plus de chauffeurs ?
Un Bretagne Moscou avec réservoirs supplémentaires çà passe mais en électrique ?

Incroyable que personne n'ait remarqué...que des chauffeurs veulent prendre une douche tous les jours !! Cela va se terminer en révolution !!
Visez le scénario de film avec des bandes qui attaquent les camions autonomes, plus des accidents, ou il faut parlez clairement au robot !
Parlez-nous du transport et de la logistique des derniers kilomètres ?? Les boulots de surveillants ont de l'avenir !
Pour la plus grande farce industrielle du siècle qu'est la voiture (et le taxi et le camion) autonome... il y a trois spéculateurs avec pignon sur rue (Waymo est un de ceux là) qui ont mis des milliards de dollars dans ce casino technologique et qui ont comme stratégie de bouffer d'abord les deux autres concurrents qui se tirent la bourre avec eux !!
Les administrations et les syndicats de chauffeurs sont a la table du casino ! Rien ne va plus nous sommes au Texas !!
C'est encore une charrue avant les bœufs...comme les bornes de recharge et en face zéro ou presque de structures routières sous développées ou a créer !!
La solution auraient été des hubs avec des avions cargo d'est en l'ouest et vice-versa puisque les avions sont vides ...mais c'est de la SF !
Là bas aux US avec 330 millions de consommateurs il y a de la place...et chez nous en Europe avec 550 millions de consommateurs ont se marche sur les pieds !!
Par ailleurs j'ai commandé aux chinois un accessoire pour une camera GoPro ...qui vient de la ville de Huang Junri en Chine et a atterri à Roissy en quatre jours (livré chez moi) et ceci malgré toutes les pénuries, chez Assendia (95) une filiale de la Poste !
Conclusion, les chinois n'ont plus de bateaux, mais ils utilisent des avions cargos !!
Les japonais arrivent à livrent en trois mois des bagnoles...qu'ils n'ont pas dans leurs
concessions !!!
A propos de produits à vendre, nous constatons que chez VW comme les VE se vendent très mal...et c'était à prévoir ...il nous sortent de la came SUV à jet continu et à tous les prix !!
Voyez encore un SUV comme la nouvelle TAIGO qui est fourgué à 22000 balles déjà remisées à mort !! Allez trouver chez Renault et PSA du neuf à ces prix là !!
A voir tous magazines auto grand publique qui nous parlent des "nouveautés 2022/25" et de l'électronique il y en a dedans que des TdB à leds ...et le reste est de la mécanique essence avec vingt ans d'âge ! Stop le diesel qui pue, cela ne rapporte plus rien.
Pas besoins de puces...sauf la grosse inflation des prix.
Ils ont tous compris que les VE ne vont pas se vendre si bien que cela et 2035 c'est loin !

... Partir du camion autonome au texas pour "atterir" chez Vw avec le "Taigo'" chez nous ...çà c'est de la "prouesse pas technologique" ...quoique !
;0)

Par contre c’est peut-être faisable une noria de quatre ou cinq poids lourds qui suivent sans chauffeur le camion de tête lui avec chauffeur !
A l’image des road trains de l’Australie !
Le Texas étant un état pétrolier… je ne vois pas d’électrique la dedans avant dix ans !
Au fait deux mondes vont se croiser… exploités par les mêmes !
Des pompes à essence avec en arrière du motel des bornes de recharge… et beaucoup de place pour tout cela sans se marcher sur les pieds !!

Une noria c'est un flot continu comme sur la voie sacré en 1916...
;0)

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles

Réseaux

Activité et marge en hausse pour le réseau Volvo en 2021

Avec un net rebond des ventes de XC60 et de XC90, et un mix PHEV de 60%, le réseau Volvo a amélioré son chiffre d’affaires de 14%, réalisant également des records en vente de VO, en financement et en vente de pièces et d'accessoires, pour une rentabilité solide de 1,4% (+0,2 point).

Analyse

Neutralité technologique et choix politiques : quelle place souhaitons-nous réserver à l’hydrogène ?

Alors que les politiques sont volontiers accusés d’outrepasser leur droit légitime à guider nos choix dans la transition énergétique, on peut défendre qu’il est urgent que, démocratiquement, nous fassions des choix. Pour guider ces choix, l’Iddri a produit un travail sur l’hydrogène qui montre précisément que l’on ne souffre pas d’une hyper-politisation de ces questions mais d’une sous-politisation : il y a des arbitrages à rendre en France comme en Europe en ces matières et il n’y a aucune raison que ceux-ci soient rendus hors de tout processus démocratique.