16/04/2025
Allemagne : les droits de douane plombent le moral des investisseurs
Par AFP
(AFP) - Le moral des investisseurs allemands s'est effondré comme rarement en avril, après une forte hausse en mars, miné par l'avalanche de droits de douane adoptés par Donald Trump, selon le baromètre mensuel de l'institut économique ZEW publié mardi.
Sur un mois, cet indicateur très observé dans le milieu des affaires, a
dégringolé de 65,6 points pour tomber dans le rouge, à -14,0 points.
"Il s'agit de la plus forte baisse des attentes depuis le début de la
guerre d'agression russe contre l'Ukraine" en février 2022, souligne
l'institut de recherche dans un communiqué.
C'est aussi bien moins que ce qu'attendait le consensus d'experts
interrogés par Factset, qui tablait sur un indice à 10,0 points.
En-dessous de 0, l'indicateur montre que le pessimisme domine parmi les 168
analystes et investisseurs interrogés.
En mars, le moral des investisseurs avait atteint 51,6 points, son plus
haut niveau depuis février 2022, dopé par la perspective d'investissements
massifs dans la défense et les infrastructures du futur chancelier Friedrich
Merz.
Entre temps, ce plan géant a été adopté mais la guerre commerciale initiée
par Donald Trump contre ses partenaires est revenue au premier plan.
"Non seulement les conséquences potentielles des droits de douane
réciproques (...) mais aussi la dynamique de leurs changements ont conduit à
une augmentation massive de l'incertitude mondiale", explique Achim Wambach,
président du ZEW.
Le président américain a en effet instauré une pause de 90 jours sur la
plupart des droits de douane réciproques, laissant planer le doute sur les
chances d'accord commercial avec l'UE.
Le ZEW pointe le pessimisme aigu dans l'industrie automobile, chimique et
métallurgique ainsi que dans la production de machines, secteurs exportateurs
très importants en Allemagne.
Un autre indicateur du ZEW, portant sur l'évaluation de la situation
économique actuelle, s'est amélioré de 6,4 points en avril, mais reste à -81,2
points.
Inquiets des droits de douane, les principaux instituts économiques du pays
ont revu à la baisse, la semaine dernière, leurs prévisions de croissance.
Ils tablent désormais sur une quasi stagnation de la croissance en 2025,
attendue à 0,1% contre 0,8% anticipée à l'automne.